L’autorisation a été faite à la société d’Etat en charge de la gestion de la plus importante plateforme portuaire du Cameroun à l’issue de son récent Conseil d’administration. En effet, le Port autonome de Douala (PAD) a été autorisé de créer une régie dédiée au service de remorquage des navires. L’activité de remorquage a officiellement généré un chiffre d’affaires annuel moyen de 3,6 milliards de FCFA au port de Douala au cours des 5 dernières années, apprend-on.
La gestion nationalisée du remorquage par le PAD consiste à tracter un navire à l’entrée ou à la sortie du port, à l’aide d’un ou de plusieurs remorqueurs, lorsque le navire en question ne peut pas réaliser tout seul ses opérations d’accostage ou quitter les quais. De sources bien introduites, à travers cette nouvelle régie, le port de Douala se prépare ainsi à reprendre à son propre compte, la gestion d’une activité concédée depuis plusieurs années à des entreprises étrangères. La nouvelle régie voit d’ailleurs le jour à l’issue d’un appel d’offres international lancé en juin 2020, et finalement déclaré infructueux le 18 décembre courant, au terme de négociations n’ayant pas connu un aboutissement heureux avec Boluda France.
Cette filiale du conglomérat espagnol Boluda Corporación Marítima a jugé trop contraignantes les conditions mises en place par le PAD pour l’attribution du contrat de concession du service de remorquage au port de Douala (pratique des prix compétitifs, géographie du capital de la société à mettre en place, investissements, etc.). Les négociations, apprend-on, ont principalement achoppé sur les investissements exigés par le PAD dans le cadre du contrat de concession.
L’on apprend que le Port autonome de Douala exigeait l’achat de trois remorqueurs neufs, dont deux à commander trois mois après l’entrée en vigueur du contrat et à mettre en service dès la 2e année de la concession, puis la mise en service d’un 3e remorqueur neuf à la 8e année de la concession. Cependant, Boluda France lui, a montré de bonnes dispositions à n’acheter que des remorqueurs d’occasion. Ces investissements pourraient finalement être réalisés par le PAD lui-même dans le cadre de la nouvelle régie.
Indiquons que cette régie consacre la nationalisation des activités majeures au port de Douala, qui est jusqu’ici la principale porte d’entrée des marchandises dans le pays.
Innocent D H