Heureux d’avoir regagné la terre de ses ancêtres, l'ancien président de la Côte d’Ivoire, tombé à cause d’un coup d’état ourdi contre lui, a tenu à dire sa reconnaissance vis-à-vis des Africains mais plus particulièrement des Camerounais.
L’intégralité de son discours au quartier général du FPI
« Je suis heureux de retrouver la Côte-d’Ivoire et l’Afrique. On est de quelque part. Moi, je suis de la Côte-d’Ivoire, mais j’ai appris en prison que je suis de toute l’Afrique. Toute l’Afrique m’a soutenu. Tous les Africains m’ont aidé à tenir. Des chefs d’État m’ont aidé à tenir, les peuples m’ont aidé à tenir.
Quand je suis arrivé de La Haye à Bruxelles, il y a des moments où on croyait que je suis Camerounais, tellement les Camerounais étaient mobilisés pour me soutenir. Je suis arrivé ici surtout avec les larmes aux yeux parce que je n’étais pas là quand ma mère m’a quitté.
En 2011 quand on m’a arrêté, elle a fui aussi. Elle était en exil au Ghana. Au bout de quelques années, quand elle a su que sa fin était proche, elle est rentrée en Côte-d’Ivoire. Quelques années après son arrivée en Côte-d’Ivoire, elle est décédée.
Je n’ai pas été là pour l’honorer une dernière fois, alors que c’est elle qui m’a fait. Sans elle, je ne serais pas aujourd’hui Docteur en histoire. Je ne serais pas Président de la République. Je n’ai pas pu l’honorer. J’ai demandé à un ami, un frère, Sangaré Aboudrahamane, à mon absence, d’organiser les obsèques de ma mère.
Il a organisé les obsèques de ma mère. Il s’est déplacé au pays Bété, à Blouzon où elle a été enterrée. Mon ami Sangaré n’a même pas attendu que je vienne lui dire merci. Avant mon acquittement, Sangaré est décédé. Donc, lui aussi m’a causé beaucoup de peines. Je suis venu, je demanderai au Secrétaire Général de me donner quelques jours pour pleurer mes morts.
Je suis très heureux d’être avec vous. Je félicite les députés que je vois ici. Nous avons un Groupe parlementaire. Vous savez, j’étais là-bas et il y a des gens qui disaient que le FPI n’a pas eu beaucoup de députés.
Il faut faire des comparaisons. Depuis que nous allons aux élections sans être au pouvoir, c’est le plus grand nombre de députés que nous avons aujourd’hui. Messieurs les députés, chers camarades, je vous félicite, je vous remercie.
Nous avons eu 100 députés en 2000, mais j’étais Président de la République. Ici, le peuple, pour les législatives est légitimiste. Il vote pour le Président de la République. Il élit les députés pour le Président de la République. Le peuple est légitimiste en Côte-d’Ivoire. Je vous remercie.
Vous avez mené une bonne bataille. Soyez-en remerciés. Monsieur le Secrétaire Général, voilà ce que je voulais dire pour aujourd’hui. À la prochaine fois, nous allons travailler. Vous allez me dire quand…je suis votre soldat, je suis mobilisé. Merci ».
N.R.M