Dans la lettre circulaire en vue de la préparation du budget 2021 de l’Etat du Cameroun, le Président Paul Biya souhaite voir ce programme atteindre plus de ménages. Le Gouvernement camerounais compte ainsi maximiser la lutte contre la pauvreté à travers ce programme lancé en 2013.
Le Gouvernement camerounais n’entend pas accorder un état de grâce à la lutte contre la pauvreté. Le projet filets sociaux devra continuer dans les prochaines années à garantir le bien-être aux populations. « Dans le cadre du respect du plancher des dépenses sociales du gouvernement, une provision devra être constituée dans le budget de l’Etat à l’effet de prendre en compte la couverture d’au moins 22 500 ménages au niveau des filets sociaux », apprend-on de la lettre circulaire en vue de la préparation du budget de l’exercice 2021.
Lancé il y a quelques années par le gouvernement, les filets sociaux sont des programmes de transferts non contributifs ciblant les personnes en état de pauvreté chronique ou passagère et les groupes vulnérables, pour les aider à améliorer leurs conditions de vie et les protéger. De sources officielles, en moyenne 2000 familles ont été financées (de 2013 à 2016), et en 2019, un total de 4,5 milliards de FCFA a été dépensé dans le cadre de ce programme.
Evolution du programme au Cameroun
Le programme filets sociaux est appuyé par la Banque mondiale (BM). Pour permettre la mise en œuvre du système au Cameroun, grâce à l’apport de la BM, le Gouvernement a d’abord réalisé une étude relative au projet dont le rapport a été publié en juin 2012. Cette étape, qui était préalable aux autres étapes a permis de disposer d’une base analytique adéquate permettant de renforcer son système de filets sociaux et de développer un mécanisme de protection sociale ciblé aux populations vulnérables.
Il faut dire que le Cameroun n’avait pas un système coordonné de programmes de ce modèle axé sur une politique nationale de protection sociale, mais de quelques programmes spéciaux à couverture très limitée, et non adaptée pour s’attaquer aux problèmes de la pauvreté chronique. Aussi, l’enveloppe budgétaire allouée aux activités relatives à la protection sociale était très faible et largement dominée par les dépenses en matière de santé et d’éducation, pendant que les programmes relatifs aux subventions des prix du carburant étaient coûteux, et n’étaient pas orientés vers les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables.
Dans sa mise en œuvre, le projet bénéficie actuellement de l’appui financier de l’Assiociation internationale de Développement (IDA). Celle-ci est une institution de la Banque mondiale qui soutient les pays pauvres de la planète pour un montant de 50 000 000 dollars, soit près de 04 milliards de FCFA. Ce qui profite à 82 000 ménages camerounais dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord, de l’Adamaoua, de l’Est, du Nord-Ouest, sans oublier les villes de Douala et de Yaoundé.
Innocent D H