Le ministère des Travaux publics a doté les postes de pesage d’un logiciel qui identifie clairement les différents transporteurs ainsi que les marchandises. Le premier objectif du déploiement de ce nouveau logiciel est de réduire la fraude.
Avec de tels équipements, il est difficile de manipuler les données d’une pesée. Avec le nouveau logiciel, « on ne peut y introduire que cinq informations à savoir le nom du transporteur, sa plaque d’immatriculation l’origine du produit qu’il transporte, la destination et le nom de ce produit », affirme Laurent Gaspard Nlenba, chef de la cellule de la protection au ministère des Travaux publics.
Les équipements utilisés dans les stations de pesage routiers sont désormais dotés de caméras incorporées qui permettent de donner l’image de la scène. Egalement, il y a un répétiteur qui permet de visualiser la percée.
A la station de pesage de Mandjou, située sur le corridor conventionnel Douala-Bangui/N’djamena, la technique est davantage accrue à cause de sa position stratégique. Cette station est un lieu d’arrêt obligatoire pour tout véhicule chargé dont le poids total est supérieur à 3,5 tonnes. En moyenne 400 camions sont pesés dans cette station par jour. Et il ne manque pas de dérives.
Si l’objectif du ministère des Travaux public n’est pas d’augmenter les recettes des amendes, force est de reconnaître que celles-ci baissent d’année en année. Le phénomène de la corruption est passé par là. Ainsi, en 2010, les pesages routiers avaient fait entrer dans les caisses de l’État 1,9 milliards Fcfa. Cette recette a considérablement baissé en 2016. Elle se situe à 450,4 millions Fcfa. Même comme les régisseurs du ministère des Finances n’ont pu recouvrer plus de 440,5 millions Fcfa. Selon l’un des membres du programme de sécurisation des recettes du pesage, l’écart entre les amendes infligées aux camionneurs et les montants réellement recouvrés prouve qu’il existe un problème dans les pesages routiers.
Le Cameroun compte 70 107 km de routes nationales dont 4061 km de routes bitumées et 3045 km non revêtues. Pour protéger ce patrimoine routier, l’État a mis en place depuis 1996 les pesages routiers. La chaussée est affaissée par endroits. Ainsi, les charges des camions devaient dépasser à l’essieu simple 13 tonnes, 21 tonnes pour les essieux doubles et 27 tonnes pour les essieux triples. Aussi le poids total de ces camions ne doit-il pas dépasser 50 tonnes. Les normes que doivent vérifier les gestionnaires des 22 pesages routiers fixes et des quatre mobiles.
Otric N.