Les consultations en vue de l’organisation du grand dialogue national sont en cours. Des listes des institutions et organisations à consulter sont en circulation et c’est avec beaucoup de regret de nombreux pasteurs des églises de « réveil » se sont rendus compte que leur branche chrétienne ne sera pas consulté pour la tenue du grand dialogue en perspective.
Avec 70,3% de représentativités, la religion chrétienne est la plus répandue sur l’ensemble du territoire camerounais. Seuls trois grands groupes se partagent ces 70% de croyants. Les catholiques romains, les protestants et les pentecôtistes. Les regroupements à connotation pentecôtistes représentent la deuxième communauté d’obédience chrétienne présente sur le territoire camerounais, juste derrière la Mission Catholique Romaine. Ce sont donc des regroupements qui drainent de nombreuses foulent et leur influence sur la population est évidente.
Or, à l’heure de la convocation du grand dialogue national, les catholiques romains et les protestants sont convoqués et les pentecôtistes sont laissés à la traîne. Qu’est ce qui peut justifier cet état de chose ? Est ce simplement une méprise de l’organisation de cet important courant religieux d’ailleurs très implanté dans les régions anglophones en crise ? De toute évidence, l’exclusion de ce courant religieux des discussions est un mauvais choix stratégiques.
Des voix s’élèvent du milieu des églises de réveil pour crier à la marginalisation. Et avec raison pourrait-on dire.
C’est du fait de la crise anglophone que le grand dialogue national a été convoqué. L’objectif à terme serait donc de trouver des solutions pour la résolution définitive de cette crise et par extension des autres problèmes du Cameroun qui y seront débattus. Un regard panoramique dans notre société nous donne très vite de se rendre compte que les églises de réveil sont un maillon incontournable pour la résolution de ces crises.
Les églises de réveil sont très fortement implantées dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest. Pour des raisons historiques et du fait de leur proximité avec le Nigéria le pentecôtisme a très vite gagné ces régions. Bon nombre de pasteurs des églises de réveil dans l’ensemble du pays sont originaires desdites régions. Et même lorsque les populations anglophones quittent leurs régions, ils trouvent refuge dans les milliers de chapelles de réveil sur le territoire. C’est la raison du bilinguisme qu’on pratique couramment dans ces communautés religieuses. Associer, les pasteurs des églises de réveil serait un atout incommensurable dans le relais de l’information du rassemblement et de l’union souhaité par les organisateurs du dialogue. Les exclure créerait peut-être plus de frustrations au sein des populations qui se reconnaissent en ces obédiences.
Stéphane NZESSEU