Un « énorme panache de poussière saharienne transporté par l’Harmattan en provenance du centre du Tchad » s’est abattu dans la région de l’Extrême-Nord via le département du Logone-et-Chari. L’alerte est du ministère des Transports dans un bulletin météo rendu public le 17 février. Une situation qui, au-delà d’impacter les habitudes des populations menace leur santé.
Le ministère des Transports avertit également que, cette tempête devrait poursuivre sa progression vers les régions du Nord et de l’Adamaoua : « Ces particules de poussière en suspension réduiront la visibilité et détérioreront la qualité de l’air », avertit le ministère. Selon les explications des experts, les fortes concentrations de poussière provenant du Sahara sont étroitement liées aux épidémies de méningite dans les pays du Sahel. C’est le cas notamment dans l’Extrême-Nord. Mais les maladies les plus fréquentes sont celles d’ordre respiratoire.
Pour les spécialistes de santé, l’inhalation de particules fines pourrait déclencher ou aggraver l’asthme, mais aussi la bronchite, l’emphysème et la silicose. Et l’impact de ce phénomène naturel est réel sur les habitudes des populations. « La poussière est déjà là et s’infiltre partout, même lorsque les portes et fenêtres sont fermées. Lorsqu’on respire, c’est la poussière qu’on respire », déplore une habitante de Kousserie dans le département du Logone-et-Chari. Face à cette situation, les autorités conseillent aux populations un train de précautions. Elles invitent les habitants à limiter les sorties, de porter un masque facial.
L’on apprend que les tempêtes de poussière se forment lorsque des vents turbulents violents érodent les sols arides et semi-arides et soulèvent des particules. Didier Yimkoa environnementaliste, affirme que ces tempêtes peuvent parcourir des milliers de kilomètres, causant d’autres polluants et déposant des particules loin de leur sol d’origine. Ce phénomène météorologique est courant dans la zone sahélienne du pays et peut être lié aux changements climatiques. L’environnementaliste explique également : « Dans l’énumération des phénomènes extrêmes liés aux changements climatiques, on parle des vents, des tempêtes, des tsunamis, etc. Là, c’est le vent qui transporte les particules, c’est-à-dire la poussière. Ces particules proviennent de la dessiccation des sols provoquée par la chaleur ». « C’est pourquoi il doit y avoir des programmes de mécanismes d’adaptation aux changements climatiques. Aujourd’hui, on parle beaucoup plus du port des masques, mais ce sont des préoccupations en aval. Il faut travailler en amont et en aval. Il faut, en amont, penser aux solutions durables comme planter les arbres parce que les arbres sont des brise-vents », conseille l’expert.
Innocent D H