Afin d’apporter une ébauche de réponse, un atelier s’ouvre ce mardi Yaoundé, à l’intention des Hommes de média. Il sera question, pendant cinq jours, de réfléchir au renforcement de la liberté d'expression au Cameroun, tout en consolidant le rôle de la presse en tant que force pour le bien social au sein de la société.
Le Réseau pour la solidarité, l'épanouissement et la transformation pour tous (NewSETA), en partenariat avec le National Endowment for Democracy (NED, États-Unis) et l'Open Society Initiative for West Africa, entendent:
- Approfondir les connaissances des professionnels de l’information, par rapport au cadre juridique gouvernant des médias et des élections au Cameroun. Une exigence dans un climat où les attentes de performance des journalistes sont plus élevées que jamais.
- Renforcer les capacités des journalistes dans le développement des rapports équilibré et constructif dans un climat de crise sociale et les élections
- Renforcer le rôle des médias en tant que partenaires essentiels dans la promotion de la paix au Cameroun…
Afin de parvenir aux résultants escomptés, plusieurs thèmes sont proposés, notamment: Le cadre juridique gouvernant les élections et la liberté d'expression au Cameroun - Journalisme constructif - le rôle du « le journaliste de la paix » dans la construction de sociétés stables -Enjeux et défis de la couverture des élections- Nouvelles voix et énergie - Les espaces en ligne comme instrument de journalisme constructif - La fusion de la théorie à la pratique, les principes cardinaux pour un journaliste (Assurer l'équité journalistique, la justice sociale, de dire la vérité, le respect de la vie privée et la concordance des sources)- La liberté d'expression gage du progrès démocratique en Afrique - La corruption dans l’espace médiatique…
À l'heure où le public s’interroge sur des notions d'équilibre et d'objectivité de la presse, il a paru important d’établir le distinguo entre les différentes pratiques qui caractérisent le domaine journalistique. Il s’agit d’équité entre les « diffuseurs », qui favorisent l’impartialité et l'objectivité, et ceux qui préfèrent une approche «interprétative», prônant la participation et le plaidoyer (on constate un déséquilibre entre l'objectivité et la défense).
Une approche qui marque la différence entre les «antagonistes», qui font preuve d'une attitude plus combative envers le gouvernement et entreprises, et les mobilisateurs « populistes », qui reflètent un mouvement vers le journalisme civique, qui vise en premier lieu à permettre aux citoyens de s'exprimer.
Dans un contexte de conflit social et des élections partisanes, ces enjeux devraient amener le journaliste à un constant ré-étalonnage de son message - comment être témoigne, tout en utilisant le journalisme comme un atout pour le bien.
Au-delà des préoccupations méthodologiques mentionnées ci-dessus, la presse est modelée par le contexte et structures dans lequel elle s’opère. Des facteurs tels que le soutien pour la diversité d'opinion, l'indépendance des médias, la censure, le cadre législatif, la transparence et la qualité de l'infrastructure qui soutient la production de nouvelles et d'information, sont des facteurs déterminants de la qualité et de la perception de la presse partout dans le monde. Par conséquent, il est essentiel de comprendre et de répondre à ce milieu.
Outre la manière dont un journaliste peut choisir de procéder dans le contexte et structures données, il est également important de réfléchir toujours en se basant sur la théorie et la pratique, d'explorer de nouveaux domaines de la technologie face à un ensemble de compétence et, de développer de nouvelles compétences qui s’avèrent nécessaires dans un environnement médiatique en constante évolution.
Il est aussi attend que les journalistes, au lendemain de cet atelier, soient capables de construire une perspective plus large et intellectuelle pour guider leurs pratiques journalistiques et la prise de décisions. Cela inclut la possibilité d'appliquer un raisonnement critique à l'évaluation des sources d'information, l'information et les intentions des gens…
Nicole Ricci Minyem
Les hommes et femmes de média ont été invités au cours d’un atelier à Douala, à contribuer à travers les média à « un changement de perception culturelle du rôle et de la place des femmes au sein des médias et dans la société ».
Du 03 au 04 juillet dernier à Douala, les hommes et femmes de média ont participé à un Atelier de formation sur la notion du genre et les instruments de promotion et de protection des droits des femmes. Cet atelier était Suivi du Forum des femmes de média pour le partage d’expériences, de bonnes pratiques et recherche des stratégies en vue de la promotion de l’égalité de genre dans les média. Le but de cet atelier organisé par l’ONG Women peace initiatives (WPI), est de réduire les inégalités entre les sexes dans le secteur des médias au Cameroun.
En effet, explique Nathalie Foko, la présidente de WPI, très peu de femme dirige un organe de presse au Cameroun. Parlant du patronat au sein des médias, sur les 39 média enquêtés, seulement 06 femmes sont à la tête desdits média. Soit un taux de représentation de 15,38% de femmes contre 84,62% d’hommes. Au niveau de la représentation sexiste au sein de l’organe de direction, les hommes représentent 59,44%. Une étude qui démontre que globalement, les femmes sont sous-représentées au sein des organes de direction. WPI, souligne que la sous-représentation et le silence relatif des voix des femmes, ainsi que la sexualisation systémique des fonctions et la dépréciation des femmes dans les média les empêchent de participer efficacement et de manière égale au discours public. Ces situations contribuent à leur tour à une dévalorisation culturelle des femmes et renforcent les inégalités entre les sexes et la discrimination à l'égard des filles et des femmes.
L’objectif global de cette rencontre était de contribuer à travers les média à « un changement de perception culturelle du rôle et de la place des femmes au sein des médias et dans la société ». Il était aussi question de les imprégner de la notion du genre et renforcer leurs connaissances sur les instruments de promotion et de protection des droits des femmes ; de les édifier de la Résolution 1325 et du Plan d’Action (2018-2020) de ladite résolution au Cameroun ; de partager les expériences et les bonnes pratiques dans la promotion du genre au sein des média et de mettre sur pied des stratégies en vue de promouvoir le genre au sein des média.
Il faut noter que cet atelier, rentre dans le cadre de la Campagne Mondiale « Mettre fin aux informations sexistes dans les média d'ici 2020 » initié par le réseau Global Media Monitoring Project (GMMP) dans 114 pays, alliés et partenaires en collaboration avec la WACC, mais aussi dans la visée de la politique nationale du genre, dont l’objectif est de procéder à un changement social positif de cette situation au Cameroun.
Marie MGUE