Le bâtiment qui abrite la Délégation Régionale de Communication du Sud-Ouest a un besoin urgent de réparations et d'ameublement. Non seulement le toit de l'édifice colonial fuit, mais les toilettes du bâtiment ont été utilisées pour la dernière fois il y a environ quatre ans, a-t-on appris de source médiatique.
Le jeudi 08 août 2019, nous apprenons qu'un groupe de journalistes a fait une visite de courtoisie au bureau du Délégué régional du Sud-Ouest pour la communication. Ils ont été accueillis par le toit qui coule. Il y avait de l'eau partout le long des couloirs après la pluie.
En passant par le plancher mouillé jusqu'au bureau de la déléguée régionale, on pouvait voir qu'une partie de son bureau présentait également des fuites. « Alors que les journalistes discutaient avec la déléguée de la détention d'un journaliste d’une télévision locale, Samuel Wazizi, elle a failli tomber de sa chaise de bureau. Bien qu'elle ait souri et qu'elle ait essayé de maintenir son équilibre, il était évident que le siège n'est plus utile et qu'il doit être remplacé », rapportent nos confrères de Cameroun-info.net.
Les volets des portes ressemblent également à ceux d'une structure de fortune, affirme notre source. Par ailleurs, la délégation n'aurait pas de toilettes fonctionnelles depuis environ quatre ans. Même les ampoules électriques ne sont pas fonctionnelles dans le bâtiment.
La déléguée régionale du Sud-Ouest pour la communication, Muma Achu Rosette Bih, a refusé de commenter l'état de délabrement de la délégation. Nous avons toutefois appris que plusieurs rapports ont été envoyés au ministre de la Communication mais qu'aucune mesure n'a été prise depuis pour sauver la situation.
Demandez au Camerounais moyen pourquoi l'infrastructure est déplorable et vous obtiendrez généralement la réponse "manque de culture de la maintenance". C'est la réponse au cliché. Les Africains affluent vers les pays européens et américains principalement parce qu'ils cherchent à échapper à la stagnation d'une infrastructure en décomposition.
Alors que les pays développés ont un programme établi pour entretenir, réparer et maintenir leurs infrastructures, en Afrique, en particulier au Cameroun, premier port d'escale, l'aéroport, donnerait une indication préliminaire du niveau de négligence en question. Presque partout où l'on va, il y a un sentiment de délabrement des structures existantes et une ombre noire proverbiale sur les nouvelles constructions, sachant leur sort imminent à la tendance actuelle des choses.
Nombreux sont ceux qui prétendent que le développement économique est une psychologie, comme une réorientation nationale vers un but commun. Sans effet d'entraînement de la part du gouvernement, tous les efforts, surtout lorsqu'il s'agit d'une population impatiente, s'estompent rapidement.
L'absence d'une culture de la maintenance dans un pays comme le Cameroun est une indication énorme de l'état d'esprit de la population dans son ensemble. La négligence de la propriété publique dans l'abondance des ressources naturelles ne fait que trahir un cas extrême de paranoïa et d'esprit de clocher dans un contexte profondément religieux.
Le fait que les gens négligent les choses qu'ils apprécient tous ensemble pour des raisons personnelles et autres n'est pas seulement politiquement stupide, mais en fin de compte autodestructeur. Aucun système, surtout à l'ère actuelle de l'hégémonie mondiale des entreprises, ne peut survivre en s'épuisant constamment sans un programme d'autosuffisance.
Otric N.