Dodo Ndoke Gabriel, ministre des Mines et du Développement Technologique, a été amené à prendre cette décision suite au boom communicationnel engagé par les médias et les acteurs de la société civile après le décès, dans des circonstances troubles, des Camerounais travaillant dans ladite mine.
Dans la décision ministérielle, il est écrit :
« Sont pour compter de la date de signature de la présente décision suspendues les activités d’exploitation minière artisanale, objet de l’autorisation… délivrée à monsieur Benate Adolphe Stéphane, dans la localité de Kambele, arrondissement de Batouri, département de la Kadey, région de l’Est, pour l’inobservation des normes d’exploitation minières artisanales, des règles environnementales et de sécurité ayant favorisé un accident grave, causant des pertes en vies humaines, faits constatés sur le site d’exploitation le 30 Mai 2021.
Pendant la durée de la suspension, l’intéressé devra sans délai :
Prendre toutes les mesures utiles en vue d’interdire l’accès à toutes personnes non autorisées dans la zone d’exploitation visée ;
Réhabiliter et restaurer les parties du site ayant fait l’objet d’exploitation et laissées à l’abandon ;
Prendre toutes les mesures visant la préservation des vies des employés présents sur le site conformément à la réglementation en vigueur… ».
Dans l’Article 3, il est mentionné que :
« Le titulaire de ladite autorisation veillera personnellement à la stricte exécution des présentes prescriptions
Et dans le document, on peut en outre lire que « La reprise d’activité ne sera effective qu’après accomplissement des mesures prescrites au plus tard dans les six mois suivants la date de notification de la présente suspension ;
En cas de défaillance à l’expiration du délai de six mois indiqué, à l’alinéa 1 ci-dessus, l’autorisation d’exploitation artisanale sera purement et simplement retirée sans autre avis… ».
Les autorités administratives doivent se rassurer de l’exécution de ladite décision… ».
Faut-il toujours perte en vies humaines pour que de telles mesures soient prises ?
Encore plus que celles prises il y a quelques jours, ne sont pas aussi drastiques que l’auraient souhaité les personnes qui travaillent dans les mines au Cameroun, surtout dans la Région de l’Est.
Des personnes qui travaillent dans ces mines sont déjà soumises à des conditions de vie inhumaine, parvenant difficilement à joindre les deux bouts, et lorsqu’elles osent se plaindre, elles sont menacées d’être mises à la porte, sans qu’aucun doit ne leur soit payé.
Toutes les exactions sont quelquefois faites au nez et à la barbe des responsables des administrations qui à cause des pots de vin qui leurs sont donnés par les détenteurs des titres d’exploitation ;
Il arrive même que face à ces abus, les employés des mines se voir brandir des documents soi disant « venant de Yaoundé » qui donnent plein pouvoir aux exploitants minier.
Il est temps d’arrêter la saignée
Les travailleurs dans les mines ne sont pas des bêtes de somme, qu’on peut utiliser à volonté, alors que les sites exploités font quelquefois partie de leur patrimoine ;
Tout en saluant la décision prise par le ministre des Mines et du Développement Technologique, les acteurs de la Société Civile invitent Dodo Ndoke Gabriel à anticiper afin que des Camerounaise ne perdent plus la vie, alors qu’ils sont à la recherche de leur pain quotidien.
Nicole Ricci Minyem