Après avoir appris une énième fois qu’elles ne recevront pas de dialyse, les personnes souffrant d’insuffisance rénale sont descendues dans la rue et ont manifesté leur raz le bol devant le Centre Hospitalier Universitaire (CHU)
« Cela fait plusieurs jours que nous n’avons pas reçu notre traitement et personne n’est en mesure de nous dire à quel moment nous en aurons. En face, nous avons l’impression d’avoir à faire à des armoires de glace qui nous observent avec mépris, condescendance, comme si nous les ennuyons. Tous nous demandant simplement d’attendre, mais jusqu’à quand ? Motus et bouche cousue…», affirment les manifestants qui ne comprennent pas la récurrence de ces ruptures.
Surpris que le sujet revienne sur le tapis, ils se souviennent que c’est au mois de Décembre 2020 que, face à une nouvelle crise, le patron de la Santé Publique, le Docteur Manaouda Malachie leur avait assuré de la disponibilité des kits d’hémodialyse pour une période de six mois.
Va t –on une nouvelle fois évoquer la question « du manque de financements » ? Prétexte avancé par le ministre de la Santé Publique il y’a quatre mois. Une question qui en entraîne une autre : Où en est – on avec la mise en place d’une unité locale de fabrication des kits ?
La froideur apparente du personnel de Santé s’explique par le fait qu’ils ne savent eux non plus à quel Saint se vouer : « En fait, nous sommes confrontés à un phénomène réel, c’est celui des prises en charge qui augmentent au quotidien ; Les hôpitaux publics sont débordés. Et dans le domaine, l’apport du privé reste marginal », fait savoir un médecin en service au Centre Hospitalier Universitaire.
Le recours à la dialyse est indispensable pour les personnes souffrant d’insuffisance rénale. Elle permet aux patients de survivre pendant le processus d'autoréparation rénale qui se met en place une fois le patient stabilisé. On sait aujourd'hui que ce processus n'est pas complet et qu'il reste une mémoire de l'agression. Cependant, il est important pour le malade de suivre un traitement rigoureux.
Et pour ces malades Camerounais qui se trouvent contraints de descendre dans la rue chaque fois, l’espoir viendra peut être de la société Medecis Sarl qui avait parlé d’un investissement de près de 6 milliards de FCFA, pour la construction de centres d’hémodialyse au Cameroun. Une initiative qui pourrait apporter plus d’opportunités de traitement aux patients.
Nicole Ricci Minyem