Martin Camus Mimb le promoteur de Radio sport infos pense qu’au lieu de boycotter la fête de la musique, les artistes doivent plutôt refuser des cachets de galère, refuser de se faire humilier lors des spectacles privés entre autres.
Depuis deux jours, l’artiste Hervé Nguebo a appelé ses camarades à boycotter la fête de la musique qui aura lieu le 21 juin prochain. Les raisons de ce boycott selon celui-ci sont les mauvaises conditions des artistes, revoir leur statut, ramener à 80% le quota de diffusion de leurs œuvres dans les médias avec leur cachet face aux artistes étrangers, résoudre l’éternel problème du droit d’auteur et organiser les états généraux de l’art et de la culture.
Pour Martin Camus Mimb promoteur de Radio Sport Infos (RSI), s’il y a quelque chose à saluer dans l’action d’Hervé Nguebo, c’est cette prise de conscience. Cependant, décider de boycotter la fête de la musique est mal pensé. Ce qu’il faut faire c’est revoir entre autres leurs cachets, refuser de se faire humilier.
Retrouvez ci-dessous la tribune de Martin Camus Mimb
MUSIQUE : CE N'EST PAS LA FÊTE LE PROBLÈME !
La seule joie que me procure cette image de Herve Nguebo , pour le boycott de la fête de la musique, est la prise de conscience par les artistes ayant de la visibilité, que voler de petits spectacles faméliques à d'autres, et faire quelques "pointages ", rouler quelques carrosseries, est juste un sparadrap sur une plaie non désinfectée. Mais le problème qu'elle me pose, est que la cible est mal choisie. Mieux, c'est une cible facile.
Parceque avant toutes choses, il faut savoir d'où vient l'idée de la fête de la musique. Comme la plupart des world days que nous célébrons, elle est importée, elle coïncidait avec le solstice d'été...que nous ne connaissons pas ou presque pas. Mais ce qui est intéressant, c'est que c'est un musicien qui a l'idée de la fête de la musique. C'est l'américain Joël Cohen qui a eu cette ingénieuse idée, même s'il a fallu que des politiques comme Jack Land utilisent leur entregent pour en faire un marronnier de célébration , encore qu'il a commencé comme homme de théâtre avant d'être un homme politique. La fête de la musique est donc d'abord une révolte des artistes au cœur de la société pour demander plus d'attention et de respect.
D'ailleurs, c'est l'un des rares moments où les artistes offrent gratuitement à leurs publics, des prestations comme pour leur dire merci pour cet accompagnement permanent. Le vrai enjeu pour les artistes, pour contester la clochardisation ambiante, est de refuser des cachets de galère pour faire les premières parties des artistes étrangers, de gronder lorsque pour les soirées privées, n'importe quel quidam au nom de l'argent les humilient sur les scènes, de dire aux politiques qui votent les lois et dont ils célèbrent la sagesse à travers des dédicaces mal placées en pleine chanson, de leur dire qu'ils ne chanteraient plus, tant que leur situation n'a pas changé et leurs droits d'auteurs gérés avec professionnalisme. C'est sur ce terrain que leur syndicalisme sera plus chirurgical, et fera tâche et date. Autrement, j'ai peur que cela reste une actualité des réseaux sociaux.