Dans les marchés de Maroua, la capitale régionale de l’Extrême-Nord les prix de céréales connaissent une hausse au fil des jours. A en croire les informations relayées par nos confrères du trihebdomadaire régional l’œil du Sahel, se procurer un sac de maïs, de sorgho ou de mil dans cette partie du pays est devenue une équation difficile à résoudre alors que ces céréales font partie des habitudes alimentaires des régions septentrionales du pays.
Selon notre source, dans les marchés de Maroua, le prix du sac de 120 kg communément appelé L8 de maïs est passé de 18 000 à 24 000 FCFA, soit une hausse de 6 000 FCFA. Si l’on se trouve à Kousseri, le chef-lieu du département du Logone et Chari, frontalier avec le Tchad, il faut désormais débourser 27 000 FCFA contre 17 000, il y a quelques jours. Ainsi, l’on note une augmentation de 10 000 FCFA. Quant au sac du mil, le prix du sac a atteint 23 000 FCFA alors qu’il était prenable à 12 000 FCFA il y a un mois seulement.
Raisons de la flambée des prix
Les commerçants eux, pointent du doigt le renchérissement des coûts du transport entre les villes et les principaux bassins de production de la région du fait de l’impraticabilité des routes en saison des pluies. A cette cause s’ajoute les grossistes soupçonnés de créer des pénuries artificielles, pour des fins de spéculation pendant la période de soudure.
Pour la délégation régionale du Commerce de l’Extrême-Nord, cette situation est due aux effets combinés de l’accès difficile aux bassins de production ; la période de soudure caractérisée non seulement par l’épuisement des dernières récoltes mais aussi les achats massifs des Organisations non gouvernementales (ONG) qui opèrent dans les zones en conflits. C’est du moins ce qui ressort dans ces explications du délégué régional, Boubakari Abdoulaye à nos confrères de l’œil du Sahel : « les ONG achètent en masse ces denrées alimentaires pour satisfaire la demande des populations des zones de conflits. (…) Cette année, nous-mêmes ne sommes pas encore sortis des affres de Boko Haram, mais ces ONG approvisionnent les zones les plus lointaines, notamment les régions de l’Adamaoua et de l’Est, dont les populations ont les mêmes habitudes alimentaires que les nôtres (…). Bien plus les ONG vont jusqu’à approvisionner une partie des zones de conflits de notre voisin, le Tchad, mais également du Soudan ».
Innocent D H