Contrairement à ce qu’il avait laissé entendre, le Social democratic front (Sdf) prendra part aux élections locales. C’est ce que sous-entend le communiqué signé du Sénateur Jean Tsomelou qui annonce la tenue du Comité exécutif national (Nec), les 08 juin et 09 juin 2019. La réunion qui sera élargie aux maires et aux parlementaires du parti est présentée comme ayant un enjeu capital. Elle sera présidée par le président national du parti, le chairman Ni John Fru Ndi. Il sera question de réarmement des membres du parti pour les prochains scrutins.
C’est une nouvelle qui surprend plus d’une personne. Car lors d’une réunion tenue en mars dernier, le parti de Ni John Fru Ndi avait menacé de boycotter les élections municipales, législatives et régionales programmées cette année « si le régime n’arrêtait pas le bain de sang et n’apportait pas des solutions durables à la crise socio-politique, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et insistait pour que ces élections soient organisées dans le cadre de la présente ordonnance ».
Approché par la presse, l’Honorable Joseph Njang Mbah Ndam avait déclaré «contrairement à ce qui s’est passé lors des élections présidentielle et sénatoriale de l’année dernière, le Sdf n’acceptera pas que des élections soient organisées cette année dans le régime actuel qui interdit aux électeurs des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest d’exercer librement leurs droits civiques en raison de l’insécurité. Notre parti est très préoccupé par ce qui se passe dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et nous continuons d’insister pour que si la situation n’est pas résolue, il peut être difficile de tenir une élection».
Il faut rappeler que le 20 mai dernier, le Sdf avait décidé de se mettre hors de la célébration de la fête de l’unité en raison de l’insécurité qui sévit dans les régions anglophones, du fait de la crise sociopolitique.
Liliane N.
Ainsi, a-t-on appris, depuis le début il y a trois ans de la grève des enseignants et des avocats anglophones qui a conduit à la crise sociopolitique qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, 152 000 familles au total se sont déplacés vers les régions de l’Ouest, du Littoral et du Centre.
Dans le cadre du plan d’urgence humanitaire dont le rapport a été présenté ce 04 avril 2019 par Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration, 75 000 familles ont déjà bénéficié des aides de l’Etat. Une série d’actions sont actuellement en cours afin de poursuive ce processus initié par le Chef de l’Etat.
Selon la CRTV, le média à capitaux publics, lors de son propos de circonstance, le Minat a reconnu le caractère préoccupant de la situation humanitaire dans les régions anglophones. Mais il s’offusque de l’aspect alarmiste que certains veulent lui concéder. Il a d’ailleurs salué l’aide que les partenaires étrangers à savoir le Pnud, l’Oms, le Pam, l’Unicef, l’Ocha, l’Oim, la Croix-Rouge camerounaise, etc.
Et même si l’Etat est sensible face à ces actions des partenaires, le Minat insiste sur le fait que les efforts du gouvernement ne sont pas sans résultats. Raison pour laquelle, l’aide des partenaires doit être encadrée pour éviter la redondance.
« C’est le gouvernement camerounais qui définit comment la politique d’aide aux populations sinistrées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en fonction des besoins réels des communautés en souffrance », a expliqué le Minat.
Il a poursuivi en indiquant aux partenaires, qu’il ne sert à rien de solliciter des aides de 50 millions d’euros alors que les besoins réels des populations toutes catégories confondues se chiffre à moins de 20 millions d’euros.
Ce plan, d’un coût estimatif de 12 milliards de FCFA, avait été financé à plus de 800 millions de FCFA par des hommes d’affaires et autres personnalités publiques du pays. Il vise à répondre, entre autres, aux besoins des populations en : produits de première nécessité (des couvertures, matelas, récipients, savons), soins de santé d’urgence (médicaments, vaccins, moustiquaires imprégnées, prise en charge psycho-social).
Otric N.