Tout porte à croire que cette attaque est la conséquence de la résurgence des bandes de « coupeurs de routes » qui ont repris du service dans la région depuis peu. Il y a quelques mois encore on a enregistré une belle série de rapt dans les régions septentrionales du pays. Après la région de l’Adamaoua, c’est au tour de la région du Nord d’occuper le devant de la scène en matière d’insécurité.
D’après des témoignages recueillis sur place, les hommes armés ont fait irruption dans les concessions des villages de la contrée. Après avoir mis à sac les habitations des populations, ils ont pris avec eux des personnes particulières. En effet, toutes les cinq prise de ces bandits de grand chemin sont des personnes considérées comme les « grand bergers » de la région. Ils ont été emmenés dans une direction qui reste jusqu’ici inconnue.
Au regard des éléments disponibles à cet heure, fruit des premières investigations de la gendarmerie nationale, ces enlèvements correspondent au mode opératoire utilisé par les « coupeurs de routes » qui sèment la terreur dans la région château d’eau du Cameroun depuis 2015. Des bandes armées transnationales constituées de brigands venants du Tchad, de la Centrafrique et du Nigéria voisin. Des groupes qui commettent leurs forfaits de part et d’autres de la frontière.
Ces enlèvements d’éleveurs sont similaires aux enlèvements observés dans la région de l’Adamaoua depuis 2015. Où près de 311 citoyens ont été enlevés en moins de quatre ans. Des enlèvements qui sont en fait des kidnappings avec demande de rançons. Et d’après des informations recueillies à bonne source, durant cette même période, les kidnappeurs ont tués plus de 70 otages et collectés plus de 02 milliards de FCFA comme rançons. Une situation qui avait exaspéré les populations de cette région.
Des événements qui ont amenés le chef de l’Etat à prescrire une mission de la gendarmerie pour sécuriser la région.
"Nos populations, et tout particulièrement les éleveurs (de la région de l'Adamaoua), sont victimes de groupes criminels spécialisés dans les enlèvements avec demande de rançons", avait reconnu Paul BIYA lors d'une cérémonie dédiée aux nouveaux officiers de l'armée camerounaise arrivés en fin de formation, en janvier 2019.
"J'ai donné des instructions fermes à nos forces de défense et de sécurité pour mettre un terme à ces agissements répréhensibles" a réitéré le chef de l’Etat. Quelques jours plus tard, un contingent anti terroriste de la gendarmerie nationale investissait les plaines de l’Adamaoua.
Visiblement, la région du Nord aura elle aussi besoin d’une telle mesure.
Stéphane Nzesseu