C’est la quintessence de la rencontre qui s’est déroulée il y’a quelques jours, dans la salle des conférences du ministère du commerce, suite à une alerte lancée le 31 janvier dernier.
Charles Booto à Ngon, avait alors attiré l’attention du ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana et de ses services techniques au sujet de couches jetables pour bébé en provenance de France qui représentaient un risque pour la santé des bébés.
Dans la correspondance adressée au membre du gouvernement, le Directeur général de l’Agence des normes et de la qualité fait mention d’une étude minutieuse menée par l’Agence de sécurité sanitaire (Anses), qui a conduit aux conclusions selon lesquelles certaines substances (butylphényl méthyle propional , l’hydroxyisohenyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde et les hydrocarbures aromatiques polycycliques de dioxines ou de furanes) dépasseraient les seuils sanitaires requis.
L’Anor précise que lesdites couches jetables ne sont pas soumises au programme d’évaluation de la conformité avant embarquement des marchandises importées en République du Cameroun (Pecae), ce qui implique que cette situation expose les consommateurs aux risques liés à ces produits à la qualité non éprouvée.
La ligue nationale des consommateurs est elle aussi montée au créneau, pour que ces couches soient retirées des boutiques et, un communiqué a été rendu public à cet effet. Et pour Delor Margellan Kamdem, la ligue est restée dans son rôle de veille : « Nous sommes fiers de la décision prise par le ministre, le 12 février dernier. Nous sommes conscients que cette décision ne sera pas du goût de tout le monde, notamment les jeunes mamans mais, je pense qu’elles seront d’accord que seule, lma santé de nos bébés comptent, au lieu de la préservation de ces ongles. Nous devons nous rassurer que ce qui nous est proposé dans le commerce, répond à toutes les normes et, tant qu’il y’aura un risque, nous allons faire notre travail. Donc, pour nous de la ligue, cette décision est salutaire… ».
Les femmes obligées de revenir à l’ancienne méthode ?
La décision du ministre du commerce, suite à cette alerte par rapport à la santé des bébés n’est pas du goût de tout le monde, notamment de ces dames qui, après l’arrivée des couches jetables sur le marché camerounais avaient jeté leur dévolu sur ces dernières. Elles sont nombreuses, ces mamans qui, au cours des dernières années n’ont plus utilisées les couches en carré, celles qu’affectionnaient les mamans des années 80 – 90 et de la première décennie de 2000. Pour revoir les couchés en coton carré mises à sécher sur les cordes, il fallait aller dans les campagnes et même, comme le précise ici, maman Jacqueline, 55 ans : « Les jeunes filles de maintenant, sont devenues paresseuses et, certaines sont très sales, donc, je comprends que la décision prise par le ministre du commerce et ses collaborateurs, ne va pas leur plaire. Quand j’accouchais mes enfants, j’en ai sept, il arrivait que l’utilise pour les cadets, les couches achetées pour les aînées. Et, je peux vous assurer qu’elles étaient encore bien blanches mais, un peu effilochées. Mes enfants n’ont jamais souffert de gale et, je ne sais quelle autre maladie que les choses des blancs nous apportent maintenant… ».
Nicole Ricci Minyem