Dans un message écrit sur sa page Facebook, le président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale instruit à ses camarades, qui n’ont pas pu gagner ces élections à rester dans la dynamique qui est celle de leur formation politique.
« Si on perd les élections parce que l'argent a « coulé », il ne faut pas s'en plaindre outre mesure, même si c'est horripilant : Le peuple n'est pas encore prêt. Faut continuer à l'éduquer. Eh oui ! Il y a des circonscriptions électorales où l'achat des consciences ne marche plus. Les avancées sont certes lentes. Mais elles sont certaines.
On passe à l'étape suivante ! »
Les charters dans certaines parties du pays
Alors que les frontières internes étaient fermées à la circulation, pour éviter les votes multiples dans plusieurs villes, certains ont quand même trouvé le moyen de faire déplacer les électeurs notamment à Eseka, Bogso et quelques autres cités pour se rassurer de remporter la victoire avec une majorité confortable. Malheureusement pour eux, ils ont été pris la main dans le sac, avec les cartes d’électeurs de ceux qui n’étaient point inscrits dans ces bureaux de vote. Les populations se sont levées pour défendre leur choix, car disent–ils, ils sont fatigués de vivre de promesses jamais réalisées, de la condescendance affichée par certains « élus locaux » qui après les élections n’ont eu que mépris et condescendance vis-à-vis des populations.
Témoignages
Yogo Jean Marc : « Je suis de cette ville, Eseka. Nous avons eu des informations de nos frères de Bogso qu’il y a deux cars pleins qui se dirigent vers nous, avec des gens que nous ne connaissons pas. Vous savez, nous sommes fatigués, vraiment fatigués de vivre dans cette permanente misère. Nous aussi aspirons au changement, à une vie meilleure pour nos enfants et nos petits enfants…C’est la raison pour laquelle nous avons pris des dispositions que nul, je dis bien nul ne viendra ici pour faire ce qu’on entend ailleurs… ».
Yebga André : « Ils sont venus ici madame et nous les attendions de pied ferme. Ils pensent que nous sommes des idiots. Les jeunes d’Eséka ont sorti les machettes et, heureusement que ces gens ont compris très vite et, n’eut été l’intervention des forces de maintien de l’ordre, vous aurez entendu. Ils ont cru qu’ils allaient réussir ce qu’ils ont fait ailleurs notamment à Bogso mais nous leur avons montré. Et ils savent que plus jamais, ils ne vont le faire parce que la police ne sera pas là tout le temps…S’il fallait perdre ces élections, cela devait se faire dans la clarté et non dans le vol, l’achat de conscience et la fraude… ».
Dans d’autres localités, on annonce des décès. Certains membres de ces charters auraient perdu la vie à cause des échauffourées survenus lorsque les électeurs ont constaté que certains voulaient s’adonner au sport favori de certains : le bourrage des urnes.
Nicole Ricci Minyem