Huit chansons du « roi de la rumba congolaise », Koffi Olomide ont été censurées en République Démocratique du Congo. Une décision dénoncée par l’artiste qui parle "d’abus de pouvoir"
C’est un coup dur pour Koffi Olomide. En effet, la Commission Nationale de Censure des Chansons et des Spectacles, placée sous la tutelle du ministère de la Justice, a interdit aux radios et télévisions congolaises de diffuser 8 clips vidéos illustrant des chansons non autorisées. Il s’agit entre autre de « Alidor », « Élégance », « Jour de joie », « Pipipi », « Ba esclave », « Papa Mgwasuma », « Tata Mobimba » et même « La femme de quelqu’un » sur lequel il est en featuring avec Singuila.
Selon les faits rapportés par l’AFP, la commission reproche à l’artiste de ne pas avoir répondu à ses « invitations », dans une lettre datée du 13 septembre. « Cette attitude démontre un manque de considération et de civisme de la part de l’artiste qui paraît être récidiviste dans ce genre de comportement », précise le texte de la commission.
Décriant cette décision, le roi de la musique congolaise a déclaré à l’AFP : « Il y a trop d'abus de pouvoir. Le Congo ne mérite pas une commission de censure. La censure artistique a été instaurée par le régime de feu l'ancien président Mobutu Sese Seko. Mobutu ne voulait pas que ses opposants puissent avoir les faveurs des artistes ».
« Mais aujourd'hui on est en démocratie à temps plein », ajoute-t-il en lançant un appel au nouveau chef d'État, Félix Tshisekedi, investi en janvier dernier. « Il faut qu'il regarde cela un peu de près. Il y a trop d'abus de pouvoir. On ne peut pas interdire aux gens de penser. Nous sommes un peuple majeur. »
Son problème avec la censure « devient récurrent » reconnaît l’artiste. En 2005, les chansons « Alia », « Silivi » et « Esili » de l'album « Monde arabe » avaient été censurées pour atteintes aux bonnes mœurs. En 2009, son album « Patron » avait également fait l'objet d'une interdiction de diffusion, tout comme l'album « 13ème apôtre » en 2015.
Malgré ces ennuis, Koffi Olomide a annoncé son retour en France à l’occasion d’un concert prévu pour 2020 : « Je suis heureux d’annoncer que je vais faire un concert à La Défense Arena, près de Paris, début 2020 pour le retour de la musique congolaise en France ».
Il s'agira de son premier retour en France depuis sa condamnation par le tribunal correctionnel de Nanterre. Pour rappel, en mars, Christophe-Antoine Agbepa Mumba alias Koffi Olomide, avait été condamné par le tribunal correctionnel de Nanterre (ouest de Paris) à deux ans de prison avec sursis pour « atteinte sexuelle sur mineure de 15 ans ». Le parquet avait fait appel de cette condamnation avec sursis.
Danielle Ngono Efondo