C’est en sa qualité de président national du Mouvement citoyen et de vice-président de l’Alliance patriotique, qu’il a accordé une interview à notre confrère Mutations édition du 27 mai 2019. Théophile Yimgaing Moyo croit dur comme fer que le contentieux franco-camerounais doit être pris en compte dans le dialogue inclusif qui doit être organisé. Parce que la crise aujourd’hui baptisée crise anglophone est l’une des conséquences du choix de la France, qui a été de donner l’indépendance avant qu’il y ait la réunification. Pour le président national du Mouvement citoyen, ce sont les conséquences du choix suscité que les camerounais vivent actuellement. « Aujourd’hui, il y a une partie de notre peuple qui demande son indépendance. Quelles sont les conséquences de ce choix de la France ? C’est la crise dite anglophone. Et l’évolution des choses a continué d’entraîner des conséquences », ajoute-t-il.
De ce fait, le vice-président de l’Alliance patriotique suggère donc la prise en compte du contentieux historique franco-camerounais. «Le Cameroun a un contentieux avec la France et personne ne peut le nier. Tous les accords secrets ont été signés entre la France…et la France. Parce que quand on signe ces accords-là en 1959, nous ne sommes pas indépendants. Donc aujourd’hui, la France ne peut pas dire qu’on a signé des accords avec elle. A ce niveau-là, il y a donc matière à recherche et même matière à débat. Parce qu’aujourd’hui, qu’est-ce qui est enseigné dans nos écoles ? Comment fonctionne notre économie ? Ce sont ces accords secrets-là, toujours en vigueur, qui ne nous permettent pas d’avoir certaines aptitudes par rapport à certains problèmes que nous vivons au quotidien», explique Théophile Yimgaing Moyo.
Au cours de cette interview Théophile Yimgaing Moyo qui s’est aussi exprimé sur le sacrifice des matyrs camerounais, à appeler le peuple à ne pas oublier ces derniers. Leur journée commémorative s’est célébrée le 25 mai 2019. Assassinés le 25 mai 1965, cela fait déjà 64 ans qui ne sont plus de ce monde. « Nous voulons dire au peuple camerounais de ne pas oublier ce qui s’est passé, parce que les conséquences et les crises que nous vivons actuellement, ont leur origine dans cette violence que la France nous a imposé », déclare-t-il.
Liliane N.