La 26e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui correspondait au cinquantenaire de la biennale, s’est déroulée du 23 février au 2 mars 2019 sous le thème central : «Mémoires et avenir des cinémas africains».
Invité d’honneur à cet événement, le Rwanda a décroché le trophée le plus convoité du cinéma africain. L’étalon d’or du Yennenga a été attribué au réalisateur rwandais, Joel Karekezi pour son film « The Mercy of the jungle », traduit en français par « La miséricorde de la jungle », en présence des chefs d’État , Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Paul Kagamé (Rwanda) et Ibrahim Boubacar Keita (Mali).
Très ému d’avoir obtenu la plus haute distinction du cinéma africain, Joël Karekezi a dédié son trophée à la cause panafricaine et à la jeune génération de cinéastes africains. A 33 ans, il est désormais le premier Rwandais à entrer dans l’Olympe cinématographique des lauréats du Fespaco : « Ce prix est une grande chose, pas seulement pour moi, mais pour toute ma génération. Cela prouve qu’on est capable de raconter nos histoires et de faire du cinéma. », a-t-il déclaré aux médias.
Sorti en 2018, « The Mercy Of the Jungle » relate l’histoire d’un soldat Congolais (le paysan Faustin) et un sergent rwandais, (Xavier). Perdus dans la jungle lors de la deuxième guerre du Congo en 1998, ils sont coincés dans cette forêt vaste et livrés à eux-mêmes, ils vont devoir affronter les obstacles de cette jungle pour survivre. Un film émouvant et antimilitariste qui dénonce l’absurdité de la guerre.
Rappelons aussi qu’en plus d’avoir reçu l’Etalon d’Or du Yennenga, l’acteur principal de ce long métrage de 90 minutes, le belge-congolais Marc Zinga, a été sacré meilleur interprétation masculine pour son rôle du Sergent Xavier dans le film.
Par ailleurs, en 2018, « The Mercy Of the Jungle » a remporté le prix Cfi du projet le plus prometteur au Marché du film de Durban. Le prix suprême du Fespaco inspire au jeune réalisateur l'envie de continuer son chemin de cinéaste : « Cela va me permettre de faire beaucoup de films. Et j’ai envie d’en faire beaucoup et de revenir ici au Fespaco ».
Il ne reste plus qu'à dire félicitations à Joël Karekezi, tout en lui souhaitant bon vent pour la suite de son aventure.