Le patron du collectif des avocats de la défense du MRC, après la libération des responsables du directoire du parti, monte au créneau pour revendiquer la libération des autres militants encore incarcérés ainsi que de Mamadou Mota.
Le président de la République a décidé au soir du 04 octobre dernier, de l’arrêt des poursuites judiciaires devant le tribunal militaire des militants du MRC. Seulement, ce ne sont pas tous les militants du MRC incarcérés du fait de leur participation aux marches blanches qui sont sortis de prison. Pour Me Sylvain Souop la décision de libération des militants du MRC intervient avec beaucoup de retard. D’après lui, il n’aurait même pas été nécessaire d’arrêter ses clients. Puisque le communiqué du Secrétaire Général de la Présidence de la République fait savoir que ces camerounais ont été arrêtés pour des faits liés à la contestation de l’élection présidentielle. Ce qui paraît complètement différent des chefs d’accusations retenus pour les conduire devant le tribunal militaire de Yaoundé. Plus encore, il faut remarquer que pour les mêmes faits certains militants sont poursuivis devant les tribunaux civils tandis que d’autres comparaissaient devant le tribunal militaire. Et ce sont précisément ces membres du MRC poursuivis au civil qui ont été oubliés par la décision du Chef de l’Etat.
L’arrêt des poursuites devrait aussi prendre en compte ces autres militants arrêtés pour les mêmes raisons que ceux qui viennent d’être relaxé par le Chef de l’Etat. Ceux qui sont encore en prison sont au nombre de 120.
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Sur le cas Mamadou Mota, Maître Sylvain Souop estime qu’il devrait lui aussi pouvoir retrouver la liberté. « La loi dit que l’arrêt des poursuites peut être ordonné en tout état de la procédure. C’est-à-dire que, même si on est devant la cour de cassation, les poursuites doivent être arrêtées. Mamadou Mota étant traduit devant le tribunal militaire, ayant été condamné parcequ’il était en prison dans le cadre d’une poursuite devant le tribunal militaire, Mamadou Mota ayant fait appel, la décision n’est donc pas définitive. De notre point de vue, Monsieur Mamadou Mota, est concerné par la procédure d’arrêt de poursuites. » Répondait Me Sylvain Souop à camerouninfo.net.
La défense du MRC ne compte pas s’arrêter tant que le dernier de ses militants n’aura pas recouvré la liberté. Ils sont environ 92 qui ont bénéficié de l’arrêt des poursuites devant le tribunal militaire, en plus de Mota qui devrait être concerné ils sont en tout 93 responsables.
Stéphane NZESSEU
Me Sylvain Souop le coordonnateur de l’équipe de la défense indique que ces procédures ont été engagées tant en interne qu’à l’international.
A en croire les avocats du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), l’arrêt des poursuites contre Maurice Kamto et autres, est la résultante de nombreuses procédures qui ont été engagées. Sylvain Souop qui souligne que juste 92 de leurs clients ont été remis en liberté, indique que la libération n’est qu’en réalité qu’une application de la loi. Pour celui-ci, même s’il y a lieu de se réjouir de la remise en liberté de Maurice Kamto et autres leaders du Mrc, il y a aussi lieu de se demander la raison pour laquelle, ils ont premièrement été arrêtés, et amenés à passer neuf mois en détention.
« Nous sommes heureux qu’ils soient libres. Nous restons un peu sur un goût d’inachevé parce que nous estimons que nos clients n’auraient jamais dus être en prison. C’est un combat gagné. C’est en raison des procédures que nous avons engagé qu’on est arrivé à l’arrêt des poursuites. Certes il s’agit d’une prérogative du Chef de l’Etat mais vous allez remarquer que depuis qu’ils sont arrêtés nous n’avons cessé de faire des procédures. Actuellement nous sommes à 600 procédures avec nos clients, tant en interne qu’à l‘international. C’est vous dire si quelque part nos procédures ont pu servir, peut-être éclairer le Chef de l’Etat pour qu’il prenne cette décision», déclare Me Sylvain Souop dans une interview accordée au quotidien Le Jour paru en kiosque le 7 octobre 2019.
A titre de rappel, après avoir décidé de libérer 333 personnes détenues dans le cadre des événements qui ont trait à la crise anglophone, le Président de la République a aussi ordonné un arrêt de poursuites contre Maurice Kamto président du Mrc et autres leaders et militants de son parti politique. Ces derniers ont été libérés le samedi 5 octobre 2019.
Liliane N.