Le Directeur des Ressources humaines du Ministère de la Santé publique tranche cette interrogation. A propos de l’amputation de 2 400 FCFA du solde mensuel des médecins fonctionnaires, Emile Ella Ngbwa fait savoir qu’il s’agit de la suspension d’une prime en double que percevaient les soldats de la Santé depuis 2002.
Dans une interview accordée à nos confrères d’Echos Santé, le Directeur des Ressources humaines au Ministère de la Santé publique (Minsante) est sans équivoque. Selon le responsable, l’Etat vient de mettre fin au trop-perçu dans les salaires des médecins fonctionnaires. En effet, le service de la solde a retiré le double emploi de la prime de technicité agent technique que recevaient les médecins fonctionnaires depuis 18 ans, explique Emile Ella Ngbwa. Depuis 2002, chaque médecin fonctionnaire a empoché un trop-perçu de 518 400 FCFA, apprend-on par la même source.
Une situation que reconnait le Syndicat national des personnels des établissements et entreprises du secteur de la santé du Cameroun (CAP-Santé). Sur le site d’Echos Santé, le président de la structure, Sylvain Nga Onana explique, « le décret de 2002 a supprimé cette prime de technicité (2 400 FCFA) pour créer trois primes (technicité corps-santé, santé publique, astreinte), dont la somme totale des trois dépasse 40 000 FCFA. Disons qu’il y avait un doublon dans les salaires. Si l’Etat doit appliquer la règle, on devait faire un redressement à tous les fonctionnaires qui en bénéficiaient. Ce qui ne se fera pas. Chacun peut consulter son bulletin de solde et se rendra compte qu’il percevait deux primes de technicité ».
A titre de rappel, les médecins fonctionnaires viennent d’adresser au Chef de l’Etat, une lettre de protestation. Dans leur correspondance, ils disent n’avoir pas été informé que leurs salaires seront revus à la baisse. De ce fait, ils revendiquent la restitution du montant emputé tout en réclamant une revalorisation salariale. Les soldats de la santé estiment que depuis le déclenchement de la pandémie du coronavirus, plusieurs pays du monde ont procédé à une augmentation des salaires pour encourager les professionnels du secteur de la santé qui sont première ligne de la lutte, mais pas le Cameroun.
Innocent D H
Sylvain Nga Onana, le président du syndicat national des personnels/entreprises du secteur de la santé du Cameroun précise que si leurs revendications ne sont pas prises en considération, la mesure sus mentionnée, sera respectée.
Si rien n’est fait, les personnels de santé en service dans les formations sanitaires publiques envisagent de bloquer les morgues. Il faut indiquer tout d’abord qu’ils revendiquent leur prise en charge. Ils veulent aussi la redistribution des quotes-parts.
Ayant déjà été en grève, ils font savoir par la voix de Sylvain Nga Onana, le président du syndicat national des personnels/entreprises du secteur de la santé du Cameroun (Cap/Santé), qu’ils observeront encore un arrêt d’activités. Cet arrêt touchera donc également les morgues. “Elle (la grève Ndlr) sera réactivée à partir du 17 février, si rien n’est fait”, prévient Sylvain Nga Onana. Il ajoute que la grève se tiendra désormais les lundis, jeudis et vendredis avec un blocus des morgues dès jeudi.
La semaine dernière, le personnel de santé avait fait un mouvement d’humeur devant l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé et au Centre hospitalier et universitaire (Chu). Après cette semaine entière de mouvements, les manifestants ont décidé d’observer un temps d’accalmie. Celui-ci s’étend de la période allant du 10 au 16 février 2020.
Pour revenir sur leurs doléances, elles portent sur 25 points. Parmi ces points, il y a le non-respect du décret du 13 décembre 2016 fixant les modalités d’attributions des quotes-parts sur l’ensemble des prestations à titre onéreux aux personnels médicaux et paramédicaux exerçant dans les formations publiques.
L’autre point faisant partie des plus importants est le non-respect de l’arrêté du Ministère de la Santé publique du 16 février 2017 fixant les modalités de prise en charge des soins et des frais médicaux des maladies non imputables au service des personnels des corps de la santé publique.
Liliane N.