Samedi 15 novembre 2019, le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a présidé la « cérémonie de clavage des hourdis » de cet ouvrage bipoutre mixte (acier- béton) de 400 m de linéaire. Une étape importante qui annonce les finitions de cette infrastructure.
Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a présidé la « cérémonie de clavage des hourdis » du pont sur la Sanaga, samedi. Concrètement, il s’est agi d’associer deux parties du pont construites indépendamment. Une opération rendue nécessaire du faite de la technique utilisée : le « poussage du hourdis en béton armé ».
Considéré comme moins coûteux et rapide d’exécution, le poussage du hourdis en béton armé n’avait jamais été réalisé sur un pont d’une portée de 400 m. « Il a donc fallu construire l’ouvrage à partir de chaque rive du fleuve avant de procéder au clavage », a expliqué l’entreprise française Razel, en charge des travaux de cette infrastructure.
Ainsi, réalisée à 77,3%, le pont sur la Sanaga a été ouvert à la traversée des piétons au grand bonheur des populations riveraines. Ces dernières peuvent désormais se passer de pirogues et du bac pour aller d’une rive à l’autre.
Selon le ministre des Travaux publics (Mintp), la livraison du pont, est attendu en février 2020. Toujours selon le Mintp, la construction de ce pont viendra soulager les populations camerounaises, car, « C’est un instrument qui rapproche les peuples. Nous gagnons près de 200 km de distance entre Yaoundé et Ngaoundéré, donc rapprochement entre les régions septentrionales et méridionales de notre pays ».
La mise en service, dans quelques mois, de cet ouvrage, d’un coût prévisionnel de 12,36 milliards de FCFA, permettra d’emprunter un parcours beaucoup plus direct (Yaoundé-Batchenga-Ntui-Yoko-Tibati-Ngaoundéré), long de 664,5 km, soit une réduction de distance de 178,5 km.
Le pont sur la Sanaga construit au lieudit Nachtigal, est un ouvrage d’une portée de 400 mètres répartis en sept travées de longueur variant entre 42 à 75 mètres. Les culées et piles sont en béton armé reposant sur les semelles superficielles. Elles traversent un terrain rocheux altéré peu profond pour être ancrées dans le substratum rocheux constitué par un Gneiss fracturé. Les semelles sont posées sur un massifs de gros béton armé double face d’environ 1 mètre de hauteur. Le tablier est en structure mixte (Acier béton) constitué de deux poutres principales en acier recouvert par une dalle de compression en béton armé.
L’ouvrage a été dimensionné en tenant compte de la navigabilité du fleuve Sanaga. Le profil en travers de cet ouvrage présentera une chaussée de 2 fois une voie de largeur 3,50 m, avec des accotements de 1,50 m. pour ce qui est du profil en long, ce pont aura une déclivité moyenne de 6% de part et d’autre pour faciliter l’écoulement des eaux vers les gargouilles.
Danielle Ngono Efondo
Dans les ménages, l’on dénonce de plus en plus la réactivation du vieux système de rationnement de l’énergie. A raison, pense Eco Matin, «puisque pendant qu’une partie de la ville de Yaoundé (pour ne prendre que cet exemple) est éclairée, une autre est dans le noir sans explication officielle».
Eneo Cameroun est accusé de réactiver le vieux système de rationnement de l’énergie dans un contexte où des unités industrielles énergivores entrent en service, faisant ainsi planer une aggravation de la situation. Dans l’arrière-pays, apprend-on, beaucoup de villages naguère électrifiés ont purement et simplement été déconnectés du réseau.
Le Comité de l’étiage qui se réunissait chaque année pour mettre sur pied le calendrier des coupures du fait d’une production insuffisante d’électricité en saison sèche, est en hibernation depuis 2016. Le motif connu est que, le barrage de retenue d’eau de Lom Pangar d’une capacité de 6 milliards de mètres cubes, qui est entré en service en septembre 2015, permet désormais la régulation du fleuve Sanaga en période d’étiage. Et donc aux principaux barrages hydroélectriques du Cameroun que sont Song-Loulou et Edéa, de continuer à produire de manière optimale.
Récemment à Yaoundé, la directrice locale des opérations de la Banque mondiale, Elisabeth Huybens, a révélé que cet ouvrage « a permis la régulation des fluctuations saisonnières du débit de la Sanaga et, par ce fait, l’augmentation de la capacité de génération pour environ 200 MW ».
La situation actuelle des délestages est donc principalement due à deux facteurs : la dégradation des réseaux de transport et de distribution, problème qui est loin d’être nouveau , et, l’entrée en activité de nouvelles unités industrielles, principalement dans les grandes métropoles que sont Yaoundé et Douala, lesquelles unités surchargent le réseau.
La situation dans les ménages risque même de s’aggraver dans les jours à venir, avec la mise en service annoncée de la nouvelle des Cimenteries du Cameroun (Cimencam), à Yaoundé. D’une capacité de 500.000 tonnes de ciment par an, cette unité industrielle très énergivore sera directement raccordée au poste abaisseur de Nomayos, située dans la périphérie Sud de la capitale.
Pour mémoire, alors que l’offre en électricité stagne autour de 1300 MW depuis plusieurs années, la demande, elle, croît de 7,5 % par an. Et, pour assurer un équilibre précaire du secteur électrique, le pays a besoin chaque année d’environ 100 MW supplémentaires.