Sa Majesté Biloa Effa conseiller spécial de Maurice Kamto affirme que c’est Christian Penda Ekoka qui ne dit pas la vérité, dans le problème de l’audit des fonds de l’initiative Survie Cameroun.
Sa Majesté Biloa Effa a décidé d’adresser une lettre ouverte à Christian Penda Ekoka allié politique de Maurice Kamto. L’objet de cette lettre porte sur l’affaire de l’audit des fonds de l’initiative Survie Cameroun Survival Cameroon (SCSI).
Il convient de souligner que Christian Penda Ekoka rejette jusqu’à présent l’explication que Maurice Kamto a donnée par rapport à la disparition de plus de 300 mille euros dans les fonds de l’initiative SCSI. Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun avait parlé d’un problème informatique en précisant qu’il n’y a pas eu de détournement d’argent.
«Le ‘‘bug informatique, vous y croyez ? Est-ce que M. Djoko y croit ou alors les gestionnaires de la plateforme ?», s’est interrogé Christian Penda Ekoka dans un live qu’il a fait le 1er mai dernier.
Bien au parfum de toutes les sorties de Christian Penda Ekoka, Sa Majesté Biloa Effa dans sa lettre affirme que c’est ce dernier qui ne dit pas la vérité.
Retrouvez ci-dessous la lettre ouverte de Sa Majesté Biloa Effa
Cher grand frère PENDA EKOKA.
C'est ainsi que que je t'ai toujours appelé car, tu l'es. Mais à t'entendre parler , non seulement je te découvre dans une cape qui certainement est d'emprunt mais, peut-être bien la tienne. Au final, j'en suis malade de douleur. Je m'interdis d'emprunter les sentiers de l'indescense pour dire que tu mens mais, ma posture et mon honnêteté intellectuelle me contraignent de te dire que ce que tu dis n'est pas vrai. Dis-toi bien que tu te trompes et de combat et d'adversaire. En revanche, revenir aux meilleurs sentiments est honneur, persister dans la scabreuse activité qui participe de la déconstruction d'une noble activité naissante est diabolique.
Le 5è de la dynastie D'OMGBA BISSOGO Sa Majesté BILOA EFFA
En sa qualité de chef traditionnel Mvokani Beti, Célestin Bedzigui affiche sa surprise par rapport au fait qu’une autorité traditionnel soit destituée, à cause d’une raison politique.
Célestin Bedzigui ne comprend pas l’acte de destitution de Sa Majesté Biloa Effa de ses fonctions de chef traditionnel. Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Jour, il affirme que cet acte est en contradiction avec la volonté du Président de la République. Il note qu’en ordonnant l’arrêt des poursuites contre Maurice Kamto et les militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, le Chef de l’Etat a démontré qu’il militait pour l’apaisement. Cependant, la décision de Paul Atanga Nji le Ministre de l’Administration territoriale (Minat) s’inscrit dans une logique contraire à la volonté de Paul Biya.
« D’où peut-il donc venir qu’au niveau gouvernemental d’exécution des volontés du Chef de l’Etat, il soit perpétré ce qui, sous un certain prisme peut être qualifié de violation de consigne? N’est-ce pas une preuve que certains introduisent dans la gestion de l’Etat des méthodes relevant de cette «voyoucratie» que souvent nous évoquons. Je parle d’un comportement d’authentiques voyous combiné par une incompétence qui cause tant de tort à notre pays ? », peut-on lire dans la tribune de celui qui est aussi le Président national du Parti de l’Alliance libérale (Pal).
Célestin Bedzigui affirme que la décision de destituer Biloa Effa démontre que la République est en danger. Mais aussi, que les fondements dans nos traditions ne sont plus respectés. « D’où vient-il que Sa Majesté Biloa Effa dont la légitimité traditionnelle et digne fils Mvog Tsoug’n Mballa, autochtone en sa terre, héritier d’une vielle lignée établie en ces lieux bien avant la colonisation soit aujourd’hui ” destitué ” par un roturier venue de si loin, infligeant une telle humiliation et bafouant de manière aussi ostensible notre dignité et notre fierté Beti ??? », s’interroge le chef traditionnel Mvokani Beti. Il appelle à une correction immédiate de cet acte.
A titre de rappel, vendredi dernier, le Minat a sorti un arrêté indiquant la destitution de Sa Majesté Biloa Effa de ses fonctions de chef traditionnel. Le Ministre a cité comme raisons de cette décision : "instigation et incitation à l’insurrection, insubordination caractérisée à l’endroit des autorités administratives, participation active à une manifestation publique interdite".
« Flagitem, Vercumdiam, Abominationem (Infamie, Honte, Abomination)
D'aucuns pourront perdre leur latin, à la lecture de l'arrêté scélérat pris par l'actuel Ministre de l'Administration Territoriale, après visa du Premier Ministre, destituant Sa Majesté Biloa Effa de sa fonction de Chef Traditionnel, pour le prétexte politique d'avoir participé à une "marche interdite". Cet acte est pris dans un esprit qui contrarie gravement celui affiché ces derniers mois par le Chef de l'État de ramener un climat d'apaisement politique dans notre pays, tout en laissant à chaque acteur la latitude du choix de la posture politique qui sied à ses objectifs. La décision d'arrêt des poursuites contre Maurice Kamto et ses militants incarcérés à la suite justement des "marches interdites" participe de cette volonté présidentielle d'apaisement.
D'où peut-il donc venir qu'au niveau gouvernemental d'exécution des volontés du Chef de l'État, il soit perpétré ce qui, sous un certain prisme peut être qualifié de violation de consigne ?
N'est-ce pas une preuve que certains introduisent dans la gestion de l'État des méthodes relevant de cette "voyoucratie" que souvent nous évoquons, je parle d'un comportement d'authentiques voyous combiné par une incompétence qui cause tant de tort à notre pays?
C'est mon indignation face à ce constat accablant qui a ramené à la surface de ma mémoire mon latin, cette langue dont les mots rendent si bien compte de ce qui peut se saisir de l'esprit révolté d'un citoyen attaché aux valeurs traditionnelles et républicaines.
Car aujourd'hui, la République est en danger. Ses fondements dans nos traditions sont foulés au pied par de véritables aigrefins politiques. Certaines pratiques et certains actes révèlent des esprits médiocres voire adeptes du pire qui chaque jour s'échinent à inventer des facéties en couleur par lesquels ils entretiennent l'émerveillement du Prince que certains diraient, paraphrasant Clemenceau, "absorbé par son fastueux mirage"...
D'ou vient-il que Sa Majesté Biloa Effa dont la légitimité traditionnelle et digne fils Mvog Tsoug'n Mballa, autochtone en sa terre, héritier d'une vieille lignée établie en ces lieux bien avant la colonisation soit aujourd'hui "destitué" par un roturier venue de si loin, infligeant une telle humiliation et bafouant de manière aussi ostensible notre dignité et notre fierté Beti ???
Comment une telle profanation du sacré et des traditions dont nous, autorités traditionnelles avons la charge de la préservation peut elle, pour des raisons politiques, se perpétrer sans qu'interviennent une correction immédiate de la "haute hiérarchie" ? Devons nous y voir une forme de complicité tacite ? Le risque est là et un acte solennel doit être pris pour écarter tout doute de tout esprit. Et en l'absence de mes aînés qu'étaient Onambele Zibi, je brandis le chasse-mouche de la colère d'un patriarche Beti.
Colère d'autant plus motivé par la question qui donc croit pouvoir nous infliger une telle humiliation, « chez nous ici, a dzal vah, a tan biih vah » ??? Un roturier que les souvenirs encore frais de certains voient en pensionnaire de la maison d'arrêt de New Bell à Douala... à l'époque où à la trentaine, j'étais Directeur Général Adjoint d'une Brasserie !!!!...Je n'en dirai pas plus.... par élégance intellectuelle ...
La volonté d'humilier une composante essentielle de notre nation doit avoir des limites. Cette limite par cet acte ignoble est franchie. Messieurs Atanga Nji et Dion Ngute peuvent-ils de manière aussi désinvolte destituer un Fon du Nord-Ouest, un Chief du Sud-Ouest, un Lawane, un Djaoro, un Lamido du Grand Nord ? De tels actes auraient-ils été pris par les grands Minat qu'ont été Enoch Kwayeb ou Andze Tsoungi ? La réponse est Non.
Le Président Biya peut-il garder le silence devant la forfaiture criminelle d'humilier un des symboles de la communauté Beti, elle qui subit déjà le martyre d'être à tort chargé de tous les péchés du Cameroun ? La réponse est Non.
On ne peut d'un côté alléger la main sur l'auteur principal du crime politique d'une "marche interdite", une invention camerounaise, en arrêtant toute poursuite contre lui et, d'un autre côté, avoir la main lourde contre un de ses compagnons en le dépouillant de ce qu'il a de sacré et qu'il tient d'un héritage traditionnel. Est-ce parce que l'un est Bamiléké et qu'on en a peur et l'autre est Beti et peut être humilié sans risque ? Notre communauté attend la réponse par une posture forte à cette question grave.
Le constat de ces anomalies et réponses établit un constat clair : l'appareil de l'État au Cameroun est infiltré par des éléments qui y entretiennent l'esprit de la voyoucratie et de l'incompétence qui est aux antipodes de la Démocratie et des performances positives.
La preuve supplémentaire s'il en fallait est donnée par cette décision que nous persistons à qualifier de scélérate. Elle doit faire prendre conscience de ce que notre République est en danger, le danger de voir son appareil d'État être accaparé par de véritables vautours donc le parcours pour qu'ils accèdent à certaines positions est, pour le moins et pour un grand nombre de Camerounais, questionnable.
Au cours des six décennies qui viennent de s'écouler, nous avons pu suivre la trace où, dans les facultés et les écoles des métiers, au Cameroun ou à l'étranger, dans les pratiques et les carrières des uns et des autres, se sont formés les esprits de toutes les figures publiques de notre pays. À quelques exceptions près, l'appel à remplir certaines positions de souveraineté venait en écho d'une trajectoire bien connue.
Aujourd'hui, on voit sortir du chapeau des pigeons au pedigree inadapté aux fonctions politiques et administratives auxquelles ils sont appelés. Et les dégâts politiques ne tardent pas à s'afficher comme cette décision d'une autre époque de destituer pour une raison politique une autorité traditionnelle, alors même qu'en tant que citoyen, Biloa Effa est libre de militer au sein du parti politique de son choix, autant que moi qui milite au Pal que j'ai fondé et qui a été légalisé par un Minat alors que j'étais déjà Chef Traditionnel.
Les graves déréglages et distorsions observés dans les actes que pose cette administration amène à se demander quel logiciel produit des choix de personnes aussi questionnables portés à des positions de souveraineté, et affichant une inadéquation manifeste homme - fonction.
Cet état de fait est aggravé par ce que certains de ces appelés ne comprennent même pas l'essence des matières dont elles ont la charge. Ainsi, si l'autorité traditionnelle est formellement l'auxiliaire de l'administration, c'est en revanche le Chef qui prête son prestige à l'État pour assurer la cohésion de la communauté qui lui confère sa légitimité.
De plus, l'incongruité de la destitution du Chef Biloa Effa a l'intention d'intimider et de mettre au pas les Chefs traditionnels. Cette prétention est vouée à un échec retentissant car jamais la majorité des Chefs jouissant d'une réelle légitimité ancestrale ne se plieront aux oukases du premier roturier venu qui tentent de détruire les fondements du pacte établi depuis la nuit des temps entre le pouvoir traditionnel et la République.
Rendu aujourd'hui à la croisée des chemins, les citoyens camerounais doivent faire un choix entre la soumission à un ordre inique entretenu par de véritables corsaires politiques ou s'affranchir de toute peur pour préserver une relation saine avec la République forgée par les années.
Brandir les oriflammes de la Démocratie républicaine pour vaincre la "voyoucratie" conquérante incarnée par des figures qui se révèlent par leurs actes, voilà la bataille d'aujourd'hui, pour construire le Cameroun de demain, le Cameroun des générations futures… ».
Sa Majesté Celestin Bedzigui
Chef Traditionnel Mvokani Beti
Officier de l'Ordre de la Valeur
Président du PAL