Le gouvernement camerounais vient d’adopter le Plan spécial de reconstruction de la région de l’Extrême-Nord, victime depuis plusieurs années des exactions de la secte terroriste Boko Haram, ainsi que de graves inondations qui frappent régulièrement cette partie du pays.
Le document relatif au Plan spécial de reconstruction de la région de l’Extrême-Nord vient d’être rendu public. Il comprend quatre composantes à implanter sur une période de cinq ans, pour un coût global de 1.810 milliards, 822 millions de FCFA.
Il a été adopté le mardi 28 Septembre 2021, au cours d’une réunion interministérielle à cet effet, présidée à l’immeuble étoile par le Premier ministre chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute.
La mobilisation des ressources nécessaire à l’implémentation de ce Plan spécial de reconstruction se fera en interne ainsi qu’avec l’appuis des partenaires au développement selon le Premier ministre Dion Ngute.
La première composante qui s’articule autour de la construction des infrastructures détruites par Boko Haram et à l’achèvement des projets délaissés dans la région s’élève à hauteur de 136 milliards, 655 millions de FCFA.
La deuxième qui comprend le développement des infrastructures s’élève quant à elle à hauteur de 1 milliard, 587 millions. Elle permettra de poursuivre les projets en cours et de lancer d’autres projets d’envergures, en mettant un accent particulier sur les projets réalisés avec le concours des partenaires technique et financier de l’Etat.
La troisième composante est celle de l’appuis aux activités sociaux économique et adaptation au changement climatique. D’un montant de 87 milliards, 67 millions de FCFA, elle vise à accompagner les populations dans leurs activités génératrices de revenus afin d’améliorer leur condition de vie.
La dernière composante est celle de la gouvernance. Elle porte sur les mécanismes de pilotage du plan spécial de reconstruction de la région de l’Extrême nord et a pour but de veiller à la bonne exécution du dit plan. Le plan devrait aussi aider à la relance économique de la région.
On se rappelle qu’un an plutôt, une correspondance adressée par le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, au secrétaire général des services du Premier ministre sur ordre de Chef de l’Etat instruisait au Premier ministre de prendre des dispositions « urgentes et nécessaires à la mise en place d’un programme spécial pour la reconstruction de la région de l’Extrême-Nord ».
En effet, la région est victime depuis plusieurs années des attaques de la secte terroriste Boko Haram ainsi que de graves inondations qui frappent régulièrement cette partie du pays. Le terrorisme de Boko Haram a, depuis 2011, fait plus de 3000 morts à l’Extrême-Nord, contrait plus de 321 186 personnes à abandonner leurs villages, sans compter les dégâts matériels enregistrés.
Il convient de noter que ce plan spécial de reconstruction de la région de l’Extrême-Nord engagé par le gouvernement camerounais vient s’ajouter à celui des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest affectées par la crise anglophone qui sévit de ce côté du pays depuis près de cinq ans.
Mis sur pied il y a deux ans de cela, le projet aujourd’hui connait d’énormes difficultés d’ordre financière. Sur un budget évalué à 89 milliards, seuls 10,4 milliards de FCFA ont déjà été mobilisés, selon le président du Comité de pilotage dudit projet, Balungeli Confiance Ebune.
Ariane Foguem