Selon le directeur du centre de désarmement de Meri, le gouvernement camerounais aurait transformé des bâtiments publics, dont un centre de promotion de la femme et de la famille à Mora, en résidences temporaires pour les accueillir.
Le Centre régional de désarmement, de démobilisation et de réintégration de Meri, dans la région de l’Extrême-Nord frontalière du Nigeria qui trois semaines plutôt comptait 750 ex-combattants de la secte islamiste Boko Haram, aujourd’hui en a à peu près 1500.
Selon le trihebdomadaire L’œil du Sahel, pour le seul mois d’août 2021, 1005 ex-membres composés majoritairement de femmes et d’enfants se seraient rendu aux autorités camerounaise, soit 237 cette semaine.
L’un d’entre eux, Alidou Faizar, 33 ans, se confiant à Voanews dit avoir quitté un campement de Boko Haram dans la forêt de Sambisa, située à la frontière entre le Cameroun et le Nigeria. Il dit qu'il est fatigué des meurtres et des pillages et que Boko Haram avait promis d'améliorer ses conditions de vie lorsqu'il a rejoint le groupe il y a trois ans, mais qu'il est aujourd'hui plus pauvre et qu'il a mauvaise conscience pour les crimes qu'il a commis. Il ajoute que la paix n'a pas de prix.
Pour accommoder ce grand nombre d’ancien membres de Boko Haram qui sont pour la plupart ressortissants du Nigeria, l’on apprend du directeur du Centre régional de désarmement, de démobilisation et de réintégration de Meri, Oumar Bichair que le gouvernement camerounais a dû transformer des bâtiments publics, dont un centre de promotion de la femme et de la famille à Mora, en résidences temporaires, le Centre étant déjà à pleine capacité.
« Notre centre provisoire de Meri est déjà saturé. Nous avons été amenés à les recevoir uniquement à Mora et sur deux sites au niveau de mon bureau. Le préfet a réquisitionné les centres de promotion de la femme et de la famille de Mora pour mettre à notre disposition environ 200 ex-combattants et associés », a déclaré Oumar Bichaïr au micro de la CRTV.
Il n’est pas exclu que d’autres ex-combattants déposent les armes et s’ajoutent au plus de mille qui sont actuellement à l’Extrême nord. Pour désengorger le centre de Meri, Oumar Bichair a ajouté que le gouverneur de la région a suggéré à ses collègues de l'État de Borno au Nigeria, considéré comme l'épicentre du groupe djihadiste, de prendre des dispositions pour que les anciens militants d’origine nigériane y retournent volontairement.
Le comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration a été créé en novembre 2018 pour accueillir et faciliter la réinsertion sociale des ex-combattants de Boko Haram et des groupes armés sévissant dans les régions anglophones.
Ariane Foguem