Au cours de sa session du 29 juillet 2021, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un nouveau programme économique et financier soumis par le gouvernement. Il ressort que sur la période 2021-2024, la politique économique et financière du Cameroun sera soutenue par la Facilité élargie de crédit et le Mécanisme élargi de crédit.
D'ici trois ans, à travers le nouveau programme économique et financier qui lie le Cameroun au FMI, le pays doit réussir à faire : « Atténuer les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie de COVID-19 tout en assurant la viabilité intérieure et extérieure ; renforcer la bonne gouvernance et améliorer la transparence et la lutte contre la corruption ; accélérer les réformes budgétaires structurelles afin de moderniser les administrations fiscales et douanières, de mobiliser des recettes, d’améliorer la gestion des finances publiques, d’accroître l’efficience des investissements et de réduire les risques budgétaires liés aux entreprises publiques ; renforcer la gestion de la dette et réduire les facteurs de vulnérabilité de la dette ; et mettre en œuvre des réformes structurelles pour accélérer la diversification économique tirée par le secteur privé et rendre le secteur financier plus résilient ».
Selon le Ministre des Finances (Minfi), ce nouveau programme permettra « d’amorcer la reprise économique cette année et d’atteindre une croissance forte, soutenue et inclusive, adossée à des financements adéquats et une politique budgétaire compatible avec la lutte contre l’expansion de la pandémie à coronavirus (Covid-19) », indique le ministre Louis Paul Motaze.
Une mission du FMI qui avait séjourné au Cameroun en mai dernier, donnait les grandes lignes du programme, alors en négociation. L’on avait alors appris qu’à la différence du précédent programme (2017-2020) uniquement soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC), le nouvel accord triennal est aussi appuyé par le Mécanisme élargi de crédit (Medc). Le tout pour un montant de 483 millions de DTS, soit environ 375 milliards de FCFA, équivalent à 175% de la quote-part du Cameroun. Le FMI explique que la FEC est en fait un outil qui accompagne des pays à rétablir leur stabilité et leur viabilité macroéconomique, via des appuis budgétaires. Pendant que le MEDC prévoit un accompagnement plus prolongé du FMI à l’appui d’un programme, ainsi que des délais de remboursements plus longs.
Innocent D H
La hausse du prix du passeport résulte des dépenses que va engager le prestataire pour la confection de cette pièce, explique le Ministre camerounais des Finances (Minfi). Selon le membre du Gouvernement, ces dépenses ne proviendront plus de l’Etat conformément aux dispositions nouvelles que prévoit l'ordonnance du 7 juin 2021.
L'ordonnance prise récemment par le Chef de l'Etat modifiant la loi de Finances du Cameroun pour l'exercice 2021, « Le droit de timbre sur les passeports nationaux est fixé, à compter du 1er juillet 2021 ainsi qu’il suit : délivrance, renouvellement et prorogation des passeports ordinaires : 110 000 FCFA ; le reste sans changement ». Le texte qui est désormais à l’Assemblée nationale vient d'être défendu par le ministre des Finances devant la Commission des Finances et du budget. L'ordonnance fait ainsi passer de 75 000 FCA à 110 000 FCFA, les frais relatifs d'obtention du passeport. Une augmentation qui est depuis quelques temps l'objet d'incompréhensions et controverses au sein de l'opinion publique. Le passage du Minfi devant la Chambre basse du Parlement l'a emmené à se prononcer sur les raisons de ce grand changement.
A en croire Louis-Paul Motaze, cette hausse résulte du changement de régime dans la prise en charge des dépenses liées à la confection des passeports au Cameroun. Le Minfi assure, « Le problème du passeport (…) je crois que la chose la plus importante est de dire que le Passeport va se faire sous un nouveau régime. Le régime du partenariat public-privé. C’est-à-dire que vous avez un prestataire qui va engager des dépenses pour la production du passeport. Personne ne va venir faire des dépenses pour vos beaux yeux. Donc ce prestataire a besoin d’être rémunéré sur la base du travail qu’il a fait et du fait qu’il a engagé ses propres dépenses. Donc ce n’est plus l’Etat qui dépense, c’est le prestataire qui dépense son argent et qui a besoin d’être rémunéré ».
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Cette hausse intervient 5 ans après la deuxième modification opérée sur le prix du passeport. En effet en 2016, le gouvernement décidait de faire passer de 50.000 Francs à 75000 FCFA le prix de cette pièce. Le gouvernement évoquait alors la nécessité de sécuriser ce document.
Raisons de l'augmentation du budget
Pour ce qui est de l'augmentation du budget de l'Etat, le patron des Finances clarifie, « L’ordonnance du Chef de l’Etat vise à constater qu’il y a eu des changements entre les prévisions qui ont été faites en décembre lorsque nous présentions le budget (budget qui a été voté et promulgué) et ce qui se passe maintenant. Je prends juste un exemple. Nous avons travaillé sur la base d’un baril de pétrole à un certain prix et on se rend compte que le prix du baril est allé vers la hausse. Ça entraine des ressources supplémentaires et comme nous travaillons sur la base de la transparence, il est normal que nous venions devant les parlementaires pour leur dire : voilà ce que nous allons recevoir en plus de ce que vous avez voté. Mais ces ressources supplémentaires entraînent des dépenses supplémentaires. Donc il est normal que cette Ordonnance que le président a prise, qu’on la présente devant les parlementaires pour dire que voilà ce qui justifie l’augmentation du budget ».
Innocent D H