Il a fallu toute une fête, une célébration populaire pour marquer cette nouvelle ère de prise de conscience et ce nouvel engagement pris par le peuple Sara de la région du Nord de renouer avec ses racines et mieux, de réécrire son histoire. Les filles et fils Sara de cette partie du pays se sont en effet massivement donné rendez-vous il y a quelques jours au lieu dit « Carrefour Jojo La poubelle » au quartier Yelwa de Garoua pour mettre sur pied leur mouvement associatif, socioculturel et de ce fait, poser les premiers jalons de la feuille de route qu’ils se sont prescrits.
Le Mouvement socioculturel, dénommé « LONODJI » qui signifie en langue Sara « Le lieu de la Fraternité », ayant pour devise : « Unité-Travail-Solidarité », tel que le précisent ses statuts, est une association apolitique, laïque et culturelle, à but non lucratif, s’étant donné comme objectif général : « de promouvoir, vulgariser et protéger la culture, les traditions et le patrimoine de la communauté Sara ». Comme l’indiquera à l’occasion le tout premier président régional du Mouvement pour le Nord, Thomel Endoscre :
« L’association Lonodji regroupe en son sein tous les fils et filles issus des différentes tribus de la communauté Sara, notamment les Baguirmi, Barma, Nemar, Day, Gor, Goula, Kaba, Kenga, Kere, Laka, Mango, Mbaye, Mouroum, Nar, Ngama, Ngambaï, Pene, Sara-Kaba, entre autres. Et le président régional de faire savoir que, selon des publications d’éminents chercheurs et historiens, les Sara sont l’un des 250 groupes ethniques estimés au Cameroun. On les retrouve dans la zone culturelle qui s’étend du lac Tchad à la région de l’Adamaoua.
Les membres et responsables du tout premier bureau régional qui aura la lourde responsabilité de jeter les bases de cette nouvelle vision que s’est assignée le peuple Sara du Cameroun, ont ainsi été officiellement et solennellement à Garoua. Cette toute première équipe dirigeante pionnière, constituée d’une quinzaine de membres a comme tête de file, Thomel Endoscre, un des dynamiques fils Sara de la région sur qui la communauté a jeté son dévolu. Pour le président du comité de pilotage du Lonodji du Nord, Simon-Pierre Djimhassede, « le chemin à parcourir sera certes long, tortueux et laborieux ; mais il faudra le conquérir.
Il sera question pour chacun de nous, exhorte-t-il, de se transformer en laboratoire d’échange d’idées, d’analyses et de débats prometteurs, afin de mettre au point une stratégie globale ainsi que les moyens nécessaires à la réalisation de nos objectifs ».
Félix Swaboka