Le 5 décembre 2021 autour de 11 heures en matinée, de nouvelles violences ont éclaté entre les communautés arabes (éleveurs) et mousgoum (pêcheurs et agriculteurs) dans le département du Logone-et-Chari, région de l'Extrême-Nord Cameroun. Les conflits survenus précisément dans les localités de Mariam et Ouloumsa, à environ trois kilomètres de Kousseri ont entraîné sept morts, un disparu, 19 blessés et trois villages incendiés.
Selon les explications d'une source locale, « Tout est parti d’une simple dispute autour d’une piste à bétail entre les éleveurs et les pêcheurs qui a rapidement dégénéré ». La même source qui indique que la communauté arabe du Cameroun a bénéficié du renfort de la même communauté basée au Tchad voisin dont les membres étaient bien armés.
En dépit du renforcement du dispositif sécuritaire et la descente sur le terrain du sous-préfet et de son état-major pour calmer les esprits, les deux communautés ont continué de se mobiliser pour d’autres affrontements, confié une autre source.
Rappelons que les affrontements meurtriers sont fréquents entre les éleveurs arabes d’un côté et les agriculteurs et pêcheurs mousgoums et kotokos de l’autre. En juin dernier déjà, des affrontements de trois jours entre Arabes et Kotokos avaient fait deux morts, dont un chef de village Kotoko.
Pour prévenir ces violences, le préfet de Kousseri, Jean Lazare Ndongo Ndongo avait pris une batterie de mesures. Il s'agit notamment de la mise en place d’un comité de gestion de crise composé de 20 membres (soit 10 membres de chaque communauté), dont la mission est « d’engager un dialogue franc et sincère entre Arabes Choas et Mousgoums ». L’autorité administrative a également interdit la circulation des motocyclettes dans le département du Logone-et-Chari « entre 18 h et 6 h du matin » et ordonné le déploiement d’une unité de gendarmerie dans chaque village.
Innocent D H
Selon diverses sources locales citées par la presse, ces affrontements se sont déroulés le 11 août dernier dans la soirée notamment dans les villages Kargama et Maham dans l’arrondissement du Logone Birni, département du Logone et Chari.
A en croire un bilan relayé par ces sources, au moins une quinzaine de morts sont dénombrés dans les deux camps, avec au moins une dizaine d’Arabes Choas. D’après nos confrères du journal Le Jour dans une publication ce 12 août, la tension est montée après que les Mousgoum ont érigé des canaux de pêche dans une zone utilisée par les Arabes Choas pour paître leur bétail. Il s’en est suivi une bagarre générale à coups de machettes, de bâtons et de flèches.
Le journal cite un Arabe Choas qui explique, « Les pêcheurs et agriculteurs Mousgoums ont creusé de nombreux canaux de pêche un peu partout pour retenir les poissons et ces bassins seront exploités en saison sèche par les mêmes agriculteurs Mousgoum pour planter le sorgho. Mais généralement, ces espaces verdoyants constituent en cette période un endroit idéal pour les bergers Arabes Choas pour paître leurs bœufs ».
Un Mousgoum accuse de son côté : « Ils sont venus nombreux pour détruire nos travaux. Nous avons expliqué qu’il s’agit de canaux de retenue d’eau et que c’était sur le domaine d’une famille de notre communauté ». Au lendemain de ces évènements, les autorités locales ont parlé d’une dizaine de morts et de plusieurs blessés, soignés à l’hôpital de Kousseri.
Rappelons que les affrontements meurtriers sont fréquents entre les éleveurs Arabes Choas d’une part et les agriculteurs et pêcheurs Mousgoums et Kotokos d’autre part. Les deux parties divergent régulièrement sur la gestion des terres. En juin dernier déjà, des affrontements de trois jours entre Arabes Choas et Kotokos avaient fait deux morts, dont un chef de village Kotoko, apprend-on.
Innocent D H