Cette déclaration forte est celle d’un haut cadre de L’UDC (Union Démocratique du Cameroun) sur le plateau d’Equinoxe Soir ce jeudi. Une déclaration qui sonne comme un avertissement à l’administration publique.
C’est très courroucé que Mongwat Amadou Ahidjo a avancé ces déclarations fortes. Ceci dans l’élan de sa contribution au débat portant sur les risques de fraudes des élections en cours. L’homme politique rappelant la logique prime dans le département du NOUN faisait savoir qu’il existe une longue tradition de protection des votes dans le département. Une logique qui est loin de s’estomper malgré les menaces du sous-préfet et du Gouverneur de la région de l’Ouest qui semblent s’être donné pour défi de faire tomber le parti d’Adamou Ndam Njoya dans le NOUN.
En effet, selon Mongwat Amadou Ahidjo, lors de la présidentielle dernière, alors que les élections se déroulaient, le sous-préfet qui voyait les populations agglutinées devant les bureaux de vote, leur demandait de rentrer chez eux attendre les résultats. Et les populations de lui dire que ça ne sert à rien de se donner autant de peine, qu’ils ne partiront qu’après le décompte des voix. Disant que c’est de cette manière qu’ils procèdent depuis des lustres. C’est ce qui justifie d’ailleurs que le RDPC n’a jamais réussi à frauder dans leurs circonscriptions. A cela, il faut ajouter le caractère frondeur desdites populations. Une attitude qui fait craindre l’escalade en cas de frustration de électeurs locaux.
Et c’est justement, il y a un grand risque à l’escalade pour ces élections à venir. La raison : les jours fériés qui entourent le scrutin du 09 février. Après le jour de vote de ce dimanche, le lundi 10 février est un jour férié, mais aussi le jour de l’adresse du Chef de l‘Etat à la jeunesse. Le jour d’après, c’est le 11 février, jour de la fête de la jeunesse au Cameroun. Du fait de cette cascade de jours fériés, les électeurs du NOUN craignent que cette situation ne permette aux pontes du régime de manipuler les résultats de l’élection. C’est pourquoi, par la voix de Amadou Ahidjo, les populations font savoir que « si les résultats des élections du 9 février ne sont pas connus au plus tard le 10 février, il n’y aura pas de fête de la jeunesse dans le département du NOUN ». Avec des risques que cela ne dégénère en une situation plus complexe et regrettable pour la paix au Cameroun.
Seule la transparence électorale évitera que ce département prête le flanc au désordre.
Stéphane NZESSEU