C’est dans les locaux d’Onu-Femmes que Leymah Gbowee la co-lauréate du prix Nobel de la paix 2011 a échangé avec les femmes camerounaises. Son expérience de la guerre civile dans son pays le Libéria et le fait d’avoir été témoin des affres et des ignominies conséquence de ce conflit, l’ont aidé à trouver les mots justes et adéquats pour encourager les camerounaises à se lancer davantage dans la recherche de la paix. «Vous devez faire passer l’avenir du Cameroun avant tout», a-t-elle lancé à ses interlocutrices.
Leymah Gbowee activiste et responsable de l’organisation pacifiste « Women of Liberia Mass Action for peace » a insisté sur le fait que la vie est sacrée, sur la douleur qu’on ressent lorsqu’on perd un être cher et proche ou même lorsqu’on s’en sort avec une fille violée du fait de la guerre. Pour elle, il revient aux femmes camerounaises de faire feu de tout bois, pour éviter que le pire arrive au Cameroun. Avec Mme Marie Madeleine Kalala ancien membre du panel des sages de l’Union africaine et pionnière du réseau des femmes leaders d’Afrique, elles ont appelé les camerounaises, les participantes à l’échange, à se battre pour maintenir la paix, à avoir une part active dans la résolution des conflits au nom de leur «amour pour l’humanité ».
Pour Mme Marie Madeleine Kalala pour parvenir à la résolution des conflits, il faut promouvoir le dialogue et mettre la violence de côté. En ce qui concerne la crise socio-politique qui paralyse les deux régions anglophones à savoir le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, Leymah Gbowee suggère de poursuivre avec le dialogue. « Que ce soit du côté civil ou du gouvernement, nous remarquons qu’il y a une réelle envie de s’entendre et d’aller à la paix. L’idéal c’est de se mettre ensemble pour pouvoir examiner les pistes de solution en rapport avec les réclamations qui sont faites », ajoute-t-elle.
Les femmes camerounaises présentes à cet échange ont été plutôt réceptives et ont accueilli avec joie le message de Leymah Gbowee et de Mme Marie Madeleine Kalala. Elles ont pris l’engagement avec le réseau des femmes leaders d’Afrique à œuvrer pour le retour et le maintien de la paix au Cameroun. «Les femmes camerounaises doivent être unies pour mettre un terme à ce conflit. Nous sommes les seules à pouvoir trouver des solutions à nos problèmes et nous devons surtout prôner la paix», a déclaré l’une des participantes, Mme Liliane Atanga enseignante à l’Université de Bamenda.
Liliane N.