Cette initiative de l'ONG- ORLUCCEJA (Organisation pour la lutte contre la clandestinité et l'épanouissement de la jeunesse africaine) a consisté à réunir à la fois les acteurs artisans du secteur minier de Batouri et ses environs et les populations riveraines afin de les sensibiliser et de les éduquer sur les procédures légales inscrites dans le code minier camerounais. En présence de Aboubakar Iyawa, Préfet de la Kadey, du sous préfet de l'arrondissement de Batouri, Emmanuel Bob Iga et de plusieurs délégué départementaux des services déconcentrés, des chefs traditionnels, sans oublier la présence remarquable des chargés de mission des ministères de l'administration territoriale et des relations extérieurs ainsi que des membres de l'Union Européenne, les travaux qui ont duré deux (02) jours se sont développés autour de six thèmes notamment, « l'exploitation minier dans un permis de recherche; La procédure d'obtention d'un titre minier; les engagements fiscaux; la protection environnementale; la protection des populations riveraines; la sécurité sociale ».
Situé à L'Est du Cameroun à plus d'une centaine de Kilomètres de la capitale Bertoua sur l'axe qui conduit au département de la Boumba et Ngoko à Yokadouma et à la frontière avec le Congo Brazzaville à Moloundou et la république centrafricaine, la localité de Batouri est une zone qui connaît une intense activité minière dans l'exploitation de l'or. Généralement de mode artisanale par la qualité des permis qu'on y retrouve.
Cependant, il existe un contraste perceptible entre les richesses naturelles et le niveau de vie réel des populations locales qui continuent de vivre dans une misère criarde. La particularité étant la détérioration des conditions de vie de ces derniers expropriations, destructions des plantations et des pâturages pour les bêtes, pollution des rivières, du fleuve Kadey contaminant ainsi les ressources halieutiques, intimidations et sévices corporels de la part des entreprises escortés par des forces de l'ordre sont le lot du quotidien de ces populations qui ne demande qu'à vivre et à bénéficier des richesses que la nature a bien voulu léguée à la terre de leurs ancêtres. C'est donc cette excuse qui pousse l'ONG-OLUCCEJA, par ailleurs une mission panafricaine sous la tutelle de l'Union Africaine et de l'Union Européenne à œuvrer à côté des pouvoirs publics, notamment l'État du Cameroun, pour une prise en compte des méfaits liés à l'exploitation clandestine et au trafic illégal de cette ressource naturelle.
Mais plus encore aux mesures à prendre pour lutter contre la clandestine et l'exploitation abuse dans le non respect des engagements liés aux cahiers des charges des entreprises ainsi que de la protection environnementale. Après la restitution des travaux en carrefour un comité de gestion a été élu en présence du préfet et installé séance tenante par le sous préfet de Batouri. Ses missions consistent pour l'essentiel de veiller à ce que l'exploitation de l'or se fasse désormais dans le respect des normes en la matière, que les revenus puissent connaitre leur traçabilité tel que contenu dans le code minier.
Les rapports mensuels qui seront acheminés au bureau National de l'ONG ainsi qu'aux administrations concernées seront transmis directement à la présidence de la République du Cameroun. Ce qui fait dire à Monsieur le préfet de la Kadey que jamais ONG ne s'est portée du côté des populations dans le secteur de l'exploitation de l'or à Batouri.
Pour Didier Nkal Zamba, acteur minier : « L'exploitation minière à l'Est, je reviens d'un séminaire sur la sensibilisation et la formation des entreprises et des populations sur la bonne gouvernance minière à Batouri. Le constat le plus alarmant est la dichotomie entre la présence de la richesse naturelle et le niveau de vie des populations riveraines. Le décor est tout simplement alarmant, précarité, misères ambiante et criarde, exploitation des populations locales par les chinois dans les mines, aucun respect en matière de sécurité sociale, protection environnementale, droit des riverains. Le fleuve Kadey qui en est le principal pourvoyeur en eau potable devient une masse de boue vue la couleur blanchâtre de l'eau. Ce qui présage son assèchement prochain. Les ressources halieutiques sont elles mêmes contaminées, les populations villageoises n'ont plus de terres cultivable, ni de pâturage pour leur bétail. La mort est devenue anodine dans les sites d'exploitations où la chair à ouvrage est engloutie chaque jour. Ceci au regard amusé et complice des autorités qui n'ont rien à cirer. Voilà le visage hideux de ces localités qui ont eu la malchance d'avoir leur sols et sous sols riches en minerais ».
Bossis Ebo'o