La salle des conférences de l’hôtel Hilton, choisie pour abriter ce rendez vous entre les Hommes des médias et l’écrivain, qui est par ailleurs ministre d’Etat au Congo Brazzaville était comble samedi dernier.
Ils se sont déplacés pour venir découvrir la richesse littéraire, que renferme les ouvrages que proposent Henri Djombo, encore en plein exercice de sa carrière, comme l’a souligné Mukala Kadima – Nzuji, son éditeur, invité à présenter l’homme et son œuvre: « Le discours d’escorte ou les considérations critiques qui l’accompagnent sont souvent condamnés à être dépassés ou démentis aussitôt produits, étant donné que toute esthétique, en se remettant constamment en question. Quelle serait la validité du discours que je vais tenir sur l’œuvre de notre auteur lorsque je sais qu’elle ne cesse de s’enrichir et de se renouveler » ?
Un auteur qui fait dans une littérature thématique
Au-delà de la thématique de la gestion des entreprises publiques en Afrique, il manifeste un intérêt accru sur les conditions de préservation de la vertu dans un monde corrompu.
C’est ainsi que l’homme d’état, économiste de formation entre autres casquettes fait son entrée en littérature en 1989, en publiant aux éditions Héros dans l’ombre, un premier roman : Sur la Braise, revu et corrigé et qui plus tard, est paru aux éditions Hemar, en gardant le même titre même si quelques retouches ont été faites après les guerres civiles que Brazzaville a connu dans les années quatre vingt dix.
Il n’est pas évident de revenir sur tous les ouvrages qu’il a rédigé depuis lors sous forme de romans ou proposés comme pièces de théâtre, néanmoins, nous allons en citer quelques uns :
« Sur la Braise », titre « oxymorique » selon son éditeur, qui traduit la complexité du sujet africain écrasé sous le poids des indépendances bâclées « avec des dirigeants ubuesques, en mal de puissance mais incapables de se délester des tares du passé… ».
« Lumières des Temps Perdus » dans lequel il aborde sans atermoiement et de manière vigoureuse, la problématique de l’alternance politique en Afrique.
Avec « Sarah, ma Belle – Cousine », l’auteur ne se détourne point de ses thématiques devenues familières dans son œuvre, tout comme dans la « Duplicité de la Femme », Henri Djombo porte critique aux pratiques politiques, la corruption et l’incurie des cadres. C’est le lieu pour lui d’aborder également la question du statut des immigrés africains en Europe de même que les difficultés de réinsertion sociale qu’ils rencontrent dès lors qu’ils prennent la décision de revenir dans leur pays.
« L’Avenir est dans ma Tête » : Dans cet ouvrage, l’auteur conte l’histoire de l’enfance, les années d’apprentissage, l’ascension sociale et, les aventures amoureuses d’un jeune cadre congolais qui se voit profondément divisé contre lui-même parce que partagé entre ses convictions politiques, morales et, les programmes de développement engagés par l’organisme qui l’emploi, mais aussi entre les exigences de son épouse et, le don de soi de sa maîtresse brésilienne…
Le théâtre et Henri Djombo
Afin de mieux s’ouvrir et de communiquer ses émotions, son état de conscience, ses pensées et sa vision du monde au plus grand nombre, l’auteur dans l’aspect théâtre a choisi d’emprunter deux principales voies : Créer et Adapter.
C’est ainsi qu’avec le metteur en scène camerounais Osée Colins Koagné par exemple, il a écrit « Le Cri de la Forêt », suivi de « Palabre Electorale au Kinango », « Le Mal de Terre »…
Distinction honorifique
L’auteur congolais a, grâce à son immense talent, a reçu de nombreuses distinctions, à l’instar de Doctorat honoris causa de l’Institut Supérieur des Métiers de l’Audiovisuel au Bénin – Prix de la Meilleure Œuvre Dramatique attribué lors du festival Festivert du Sénégal - Prix Séry Bally décerné cette année par l’Association des Écrivains de la Côte d’Ivoire pour l’ensemble de son œuvre …
Nicole Ricci Minyem