C’est un phénomène que l'on dénonce depuis le début de ces magouilles autour des tests de dépistage de Covid-19. Des camerounais véreux qui profitent de la vulnérabilité de ceux qui ont besoin des résultats pour leur escroquer de l’argent. Dans un tel environnement, qu’est-ce qui garantit que ceux dont on dit qu’ils sont malades le sont vraiment ? Et qui sait si de nombreux contaminés prennent les avions à cause de mauvais trafic ? Ceci est le témoignage de l’homme politique Cyrille SAM MBAKA qui a vécu la terrible scène aux côtés de l’artiste Henri DIKONGUE.
Par un jeu d’écriture, les tests PCR passent de négatifs à positifs et sont signés du médecin. A moins de verser 50.000 FCFA le prix de la délivrance heureuse. Un tour de passe-passe qui dissimule une escroquerie à grande échelle. La contamination est généralisée. L’Ordre des médecins observe un silence assourdissant.
Un test PCR truqué et monnayé.
C’est la mésaventure arrivée à Henri Dikongué, musicien, auteur-compositeur émérite. A l’approche de son retour en France, il s’est rendu dans un laboratoire de la place pour effectuer un test PCR voyageurs. Rien de plus normal. C’est le sésame, l’attestation qu’il faut présenter pour tout voyage à l’étranger. Le test doit être négatif et dater de 72h.
La surprise du musicien a été totale de découvrir qu’il était positif au test. Sans imaginer une seule seconde que ce résultat était faux. Pas conforme à son état sanitaire réel. C’est donc de bonne grâce qu’il s’est soumis au traitement prescrit par le médecin Sans jamais songer à faire un contre test. Les conséquences ont été graves. Elles auraient pu être dramatiques voire fatales. Ses jambes ont pris du volume.
N’évoquons pas des détails plus intimes. L’artiste était au plus mal. Henri Dikongué s’est soigné pour une maladie qu’il n’avait pas. Et s’est rendu malade malgré lui.
Alertes sur les mafias autour des tests Covid-19 au Cameroun
La chaîne des responsabilités.
On pensait avoir tout vu dans ce pays béni des dieux. Chaque jour apporte son lot d’extravagances, d’inattendus, d’inqualifiables. Pour les passagers tenus de présenter un Test PCR négatif 72 heures avant leur vol, c’est désormais la croix et la bannière. Un Epée de Damoclès semble suspendue au-dessus d’eux. Comment les cabinets médicaux sélectionnent-ils leurs victimes? La mafia du Covid est en place. Le patient est un mouton qu’il faut tondre.
C’est la mésaventure arrivée à Henri Dikongué. En attendant d’établir la chaîne de responsabilités, en attendant de savoir quand et comment ce juteux trafic a été mis en place. Une seule recommandation. En cas de test positif et si vous êtes dans le doute, faites-faire un contre test. Histoire de sortir de l’engrenage mortifère.
Que fait l’Ordre des médecins ?
La nouvelle arnaque consiste à envoyer aux futurs passagers, un sms indiquant que les résultats des tests PCR ne sont pas prêts. Ce qui provoque chez eux un stress intense. Ce qui les incite par le fait même, à passer à la caisse. Contre 50.000 FCFA, ils ont leurs résultats et un PCR négatif. Imparable. Il faut croire que dans notre pays béni des dieux... le faux est devenu une institution qui irrigue tout le corps social.
Cyrille Sam MBAKA, Homme politique
L’artiste musicien s’est exprimé ce matin sur les antennes de la radio ABK émettant à dans la capitale économique du Cameroun. Au cours de son intervention, le compositeur émérite se dit déçu que les hommes politiques marchent sur les morts pour assouvir leurs intérêts égoïstes et électoralistes.
Jusqu’ici, c’est le premier artiste qui se prononce ouvertement sur la question concernant sa participation aux élections municipales et législatives à venir. Sans appartenir à un parti politique précis, le chanteur à texte a tenu à dire son opinion sur cette crise qui détruit depuis plusieurs années les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Une crise aux conséquences graves : plus de 3500 morts, des millions de déplacés tant interne qu’externe. De nombreuses familles divisées, voire éradiquées.
Henri Dikongue n’est pas indifférent face à ce tableau horrible de crimes et de destructions. C’est fort de tout cela que l’auteur du titre à succès « c’est la vie » s’est indigné de ce qu’on puisse parler d’élections dans un tel contexte. C’est entre autre pourquoi le chantre de la vie qu’il est a choisi de s’aligner sur la position du Mouvement pour la renaissance du Cameroun pour dire non à la tenue des élections législatives et municipales dans tout le Cameroun tant que cette crise n’est pas entièrement résolue.
L’artiste a dit précisément : « Je n'irai pas voter le 09 Février 2020 pour les municipales et les législatives. Je n'en ai pas envie, c'est mon droit. Et en plus, je veux la paix, je veux l'union. » Même s’il n’interdit à personne d’autres d’aller à ces élections, il croit profondément que tout acteur qui qu’il soit et qui est friand de paix et d’unité devrait pouvoir adopté la même attitude que lui.
Il n’est pas dans la logique du boycott politique et politicien, il s’e défend d’ailleurs. Il veut s’inscrire dans une démarche humaniste et humanitaire, en invitant les uns et les autres à avoir en mémoire tous ces enfants qui pleurent et qui sont perdus du fait de cette crise. Henri Dikongue regardera ces élections de chez lui, mais le cœur contrit et l’âme en peine. A l’idée de voir certains acteurs politiques faire semblant de procéder à des votes dans ces parties du pays. Un acte qui manifestement consacrera la division du pays en deux entités complètement distincte.
Stéphane NZESSEU