En 2015 et 2017 déjà, au plus fort des épidémies de méningite qui frappaient le Niger, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait mis en garde contre un faux vaccin qui circulait non seulement dans ce pays mais à travers l'Afrique de l'Ouest. D'après l'organisation, certains flacons ne contenaient que de l'eau.
Au Cameroun, l’alerte contre ces faux vaccins a été donnée ce 1er avril. Elle émane du Directeur général des douanes, monsieur Fongod Edwin Nuvaya qui dans un message a prescrit la « vigilance maximale » des douaniers aux frontières du pays, notamment en ce qui concerne les cargaisons de médicaments et produits pharmaceutiques importés.
Cette vigilance maximale prescrite par le patron de la douane à ses collaborateurs est en lien, avons-nous appris avec la mise en garde de l’Organisation mondiale de la santé sus citée, faisant état de la circulation, dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest, de faux vaccins contre cette maladie.
A l’effet de s’assurer de ne laisser aucun faux vaccin entrer dans notre pays, Fongod Edwin Nuvaya exige des douaniers aux frontières, de vérifier systématiquement, en plus des documents commerciaux et douaniers, les autorisations d’importation de tous les importateurs de médicaments et produits pharmaceutiques entrant sur le territoire camerounais.
Ceci étant, est-ce suffisant pour ne pas voir nos officines pharmaceutiques être inondées de « poudre de perlimpinpin » pouvant causer plus de dommage à la santé que la maladie elle-même ? Car disons-le, nous ne sommes à l’abri de rien, contre espèces sonnantes et trébuchantes, certains peuvent trouver le moyen d’acquérir ces documents. Si non, comment expliquer que de fausses boissons alcoolisées, de fausses cigarettes, de faux produits de beauté… marqués du sceau de la douane se retrouvent à achalander des commerces dans nos villes et campagnes ?
En partant de l’hypothèse que la prescription du Directeur général de la douane relèvera le niveau d’intégrité de nos douaniers, il nous semble que les outiller scientifiquement ou alors leur adjoindre des équipes scientifiques à même d’effectuer des tests sur les produits à l’entrée soit pertinent.
Pour rappel, chaque année au Cameroun, des cas de méningite foudroyante sont à l’origine de plusieurs décès. La maladie existe sous la forme bactérienne et sous la forme virale. Comme son nom l’indique, c’est une inflammation des méninges. Celle virale, la plus répandu (plus de 70% des cas) présente selon les spécialistes très souvent peu de risques. Touchant communément les enfants et les jeunes adultes, sa guérison est souvent spontanée. Celle bactérienne pour sa part est beaucoup plus grave et nécessite un traitement d’urgence. Fortement contagieuse, elle se transmet via un contact étroit et prolongé avec une personne infectée.