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C’est le titre du dernier ouvrage commis par l’écrivain Enoh Meyomesse et dans lequel il fait ressortir quelques points de convergence entre Théodore Mayi Matip et Célestin Djamen, respectivement militant de l’Upc et du Mrc.

 

Extrait de cet ouvrage tel que repris par nos confrères de « Le Bled Parle »

« Quelle similitude dans les trajectoires entre Mayi Matip Théodore et Djamen Célestin !

Mayi Matip avait en son temps refusé de boycotter les élections partielles d’avril 1959 suite à l’assassinat de deux des trois seuls candidats de la circonscription électorale de la Sanaga-Maritime lors du scrutin décisif du 23 décembre 1956 qui avait donné naissance au tout premier gouvernement camerounais le 15 mai 1957. Djamen a ouvertement critiqué la décision unilatérale du Président du MRC de boycotter le scrutin du 9 Février 2020. Mayi Matip a connu, à vie, un lynchage de la part des upécistes et fidèles d’Um Nyobè. Djamen est devenu l’homme à abattre par nombre de militants du Mrc.

Ce livre revient sur ces deux décisions capitales qui ont en commun d’influencer le cours de l’histoire du Cameroun.

 

Le contexte politique de 1956 à l’origine de l’appel par l’UPC au boycott du scrutin

Tout est parti des émeutes de la semaine du 23 au 29 mai 1955 au cours de laquelle la troupe, sur ordre du Haut-commissaire de la France au Cameroun, Roland Pré, a tiré sur les manifestants réclamant le départ des Blancs et la fin du colonialisme. Le point culminant a été tout naturellement la journée fatidique du mercredi 25 mai au cours de laquelle au quartier Messa à Yaoundé, l’armée coloniale a abattu un nombre indéterminé de personnes qui avaient organisé une marche de protestation contre l’assassinat d’un boy par un colon français dans la ville quelques jours auparavant.

Elles avaient décidé de se rendre à l’hôpital central retirer le corps de ce malheureux qui gisait dans le coin d’une salle et auquel on avait injecté du chloroforme, ainsi qu’il était de coutume au cours de ces année-là, les morgues n’existant pas encore. Puis ils devaient aller le présenter au Haut-commissaire à l’ancien palais présidentiel. Au niveau de l’église Protestante de Messa, l’armée leur avait barré la route et avait ouvert le feu. Nul ne saura jamais combien de personnes sont mortes ce jour-là, une enquête n’ayant jamais été faire sur ce malheureux incident.

Dans la soirée, les corps des victimes avaient été enterrés dans une fosse commune, sur le site de l’OCEAC actuellement, à savoir, derrière la morgue de l’hôpital Central. Des mandats d’arrêts avaient été décernés à qui mieux aux upécistes, et un grand nombre avaient emprunté le chemin de l’exil à Kumba, dans la zone d’occupation anglaise de notre pays.

Um Nyobè quant à lui était déjà sous maquis, depuis son retour de son troisième et dernier voyage à l’ONU, au mois de mars 1955. Malgré cela, un mandat d’arrêt lui avait également été décerné, en sa qualité de leader de l’UPC. Le 13 juillet 1955, finalement, l’UPC avait été dissoute, ainsi que ses organes annexes qu’étaient la JDC, Jeunesse Démocratique du Cameroun, et l’UDEFEC, Union Démocratique des Femmes du Cameroun.

Puis, la loi cadre Deferre instituant l’autonomie interne avait été votée le 23 juin 1956, et en application de celle-ci, le mandat des élus de l’Assemblée Territoriale du mois de mars 1952 avait été écourté. Un scrutin législatif devait être organisé avant la fin de l’année 1956. La date finalement arrêtée après report, avait été celle du 23 décembre 1956.

Les démarches pour la levée de la dissolution de l’UPC étaient en cours, mais manifestement, le gouvernement français ne désirait pas revenir sur sa décision. Or, le scrutin approchait, tout comme la date limite de dépôt des dossiers de candidature. Finalement, celle-ci est survenue sans que l’UPC ait été réhabilitée.

Un débat s’était ouvert, en conséquence. Fallait-il participer au scrutin sous une autre bannière, notamment le Courant d’Union Nationale créé par Soppo Priso Paul au mois de juin 1956, ou pas ?

Finalement, la direction de l’UPC s’était opposée à cette élection : pas question de présenter des upécistes par quelque autre parti politique, malgré le fait que l’assemblée qui allait être élue le dimanche 23 décembre 1956 allait détenir des pouvoirs législatifs, ce qui n’avait pas encore été le cas jusque-là, d’une part, et que d’autre part, de celle-ci allait déboucher le tout premier gouvernement de l’histoire du Cameroun.

Mais, tous les upécistes n’avaient pas approuvé cette décision. Il ne fallait pas, selon les contestataires, que les upécistes laissent les « fantoches » aller seuls à l’Assemblée, édicter des lois sans eux, et bien plus grave, former le gouvernement sans eux, autrement dit, gérer le pays par la suite sans eux.

Cet argument, malheureusement, n’avait guère emporté l’adhésion du Mpodol. Il avait maintenu la position de la direction de l’UPC, à savoir le groupe qui s’était réfugié à Kumba, Moumié, Ouandié... Pas de participation au scrutin, bien mieux, « boycott actif, en termes concrets : la guerre. Celle-ci sera déclenchée dans la nuit du 18 au 19 décembre 1956 … ».

 

N.R.M

 
 
 
Published in Société

 

L’acteur de la Société Civile dans une tribune, revient sur ce qui est selon lui à l’origine de cette guerre dans laquelle le Cameroun fait face depuis un peu plus de trois ans

 

« Les secessionnistes : Des réfugiés nigérians devenus envahisseurs qui réclament désormais l’indépendance sur le sol Camerounais ; il faut les liquider sans état d’âme »

Notre voisinage avec le Nigeria, ne cessera pas de sitôt de constituer pour nous, Camerounais, une grande source d’ennuis. Ceux-ci, dès le référendum de 1961, ont vu le jour, et nous en avons encore pour longtemps.

 

Le plébiscite de 1961 et l’interférence nigériane

Premièrement, Lagos (et Londres également) a systématiquement financé les Camerounais favorables à l’intégration au Nigeria. Il était opposé à la reconstitution de notre pays divisé le mercredi 04 mars 1916 en deux zones d’occupation impérialiste, la « zone anglaise », à l’ouest, et la « zone française » à l’est, matérialisés par une ligne de démarcation et dont les deux postes frontières étaient situés, pour le Cameroun méridional, l’un à Loum, l’autre à Santa.

Deuxièmement, de très nombreux Nigérians ont été déplacés, par l’administration britannique, au Cameroun Septentrional, pour fausser les résultats du plébiscite, afin d’empêcher la réunification. Ceci, tout le monde le sait.

Troisièmement, ce que l’on sait moins, ou dont on parle peu, en tout cas que taisent opportunément les sécessionnistes, et leurs défenseurs, est la présence de très nombreux Nigérians dans les villes de l’actuelle région du Sud-ouest, tout comme les villages, avant le referendum de 1961 et qui ont, au même titre qu’au Cameroun Septentrional, voté à celui-ci. Les résultats du plébiscite dans cette région, ont ainsi été très largement influencés par ces non-Camerounais, au point où le vote pour l’intégration au Nigeria y a été majoritaire, à la différence de l’actuelle Nord-ouest, où résidait une colonie nigériane de moindre importance.

 

La guerre du Biafra et des pertes pour notre armée

Six années après le plébiscite de 1961, à savoir à partir de 1967, le Nigéria nous a de nouveau causé d’énormes problèmes, avec sa guerre de sécession.

Premièrement, les Biafrais ont continuellement cherché, pendant toute la durée celle-ci, à faire de l’actuelle région du Sud-ouest, leur base arrière. Le Président Ahidjo s’y est totalement opposé, et l’armée camerounaise a subi de très lourdes pertes en vies humaines dans ce refus, les sécessionniste biafrais étant équipés entre autre par la France, pendant que notre armée ne disposait encore que de vieilles pétoires issues des stocks français de la deuxième guerre mondiale. Paris soutenant la sécession biafraise, en même temps dominant le Cameroun, et Ahidjo étant son obligé, il ne nous était guère possible de nous équiper ni en France, ni ailleurs.

Nous étions condamnés à nous débrouiller avec ce que nous avions. Nous nous sommes retrouvés en grandes difficultés, en termes d’armements, face aux sécessionnistes biafrais. Aussi, c’est par camions entiers que les corps déchiquetés de nos soldats revenaient régulièrement du front. Personnellement, j’ai perdu au début du mois de février 1968, un très proche parent dans cette guerre, un grand cousin à moi. Il était «quartier-maître » ― un grade de la marine ― dans ce qui tenait lieu à l’époque de « Marine camerounaise ».

L’embarcation dans laquelle il se trouvait avait été atteinte par un tir de canon des biafrais et avait coulé. Tous ses occupants sont morts noyés.

 

Les centaines de milliers de refugiés de la guerre du Biafra

Mais, la guerre du Biafra n’a pas fait que nous causer des pertes humaines. Elle a, en plus, entraîné un grand exode de populations dans notre pays. Des centaines de milliers de Biafrais et Nigérians d’une manière générale, se sont réfugiés au Cameroun, et ne sont plus jamais retournés dans leur pays d’origine jusqu’à ce jour. Ils sont finalement devenus Camerounais. Ils ont tout naturellement inondé ce qui était à l’époque le Cameroun Occidental, au point de devenir même majoritaires dans un grand nombre de villes. Les campagnes n’ont pas été épargnées par leur venue massive. Ils ont créé des villages entiers, ou sont devenus des ouvriers agricoles dans des plantations. A Douala, ils ont pratiquement submergé le fameux « quartier yabassi », où ils se trouvent en grand nombre jusqu’à ce jour, sans oublier qu’ils ont conquis en grande partie New-Bell.

A Yaoundé, ils sont arrivés moins nombreux, à cause de la barrière de la langue, car le pidgin, à la différence de la ville de Douala, n’y a pas véritablement prospéré.

 

Camerounais de papiers mais nigérians d’origine et cœur : L’écrasante majorité des sécessionnistes

Ces Nigérians ayant fui leur pays pendant la guerre de sécession et que nous avons amicalement accueillis dans le nôtre, en sont actuellement à leur troisième génération d’hommes sur le sol camerounais. Mais dans le même temps, cependant, ils demeurent mentalement irrémédiablement attachés au Nigéria, exactement comme les enfants des immigrés africains en Europe demeurent attachés à l’Afrique malgré leur citoyenneté française, Belge, anglaise, allemande, suisse, etc., ou comme les enfants des Turcs en Allemagne demeurent irréductiblement attachés à la Turquie, obéissent à Ankara plutôt qu’à Berlin, bien qu’ils soient nés en Allemagne et parlent allemand mieux que le Turc.

Ces « Nigérians-Camerounais », il va sans dire, depuis leurs parents immigrés à partir de 1967, n’éprouvent aucune sympathie pour le pouvoir de Yaoundé, ni pour les autorités camerounaises. Ils n’en ressentent que de la répulsion. En conséquence, faute de ne pouvoir ouvertement se définir « Nigérians », parce que dans ce cas il leur serait exigé des autorisations de séjour, ils se définissent par défaut et en même temps par opportunisme, « Anglophones », et y tiennent comme à la prunelle de leurs yeux. Ils ne se sentent en rien Camerounais.

Ils sont « Anglophones ». Point ! Telle est l’identité dont ils se réclament et la nouvelle citoyenneté qu’ils ont créée. De ce fait, ils poursuivent leurs études universitaires au Nigéria, leur pays d’origine, y font tous leurs achats, y suivent les modes vestimentaires, la musique et les films, regardent à peine la CRTV et les autres chaînes de télévision camerounaises, pour tout dire, ne vivent qu’à l’heure de Lagos.

Dans le même temps, à l’inverse, les « Anglophones » de souche, à savoir ceux qui ne sont pas descendants des réfugiés nigérians de la guerre du Biafra, eux, ont un comportement à l’opposé de celui-ci. Ils se sentent avant tout Camerounais. En conséquence, ils poursuivent quant à eux leurs études universitaires, non pas à Lagos, Ibadan ou Port-Harcourt, mais à Buea, à Douala, à Dschang ou à Yaoundé.

Nous avons ainsi affaire à deux types « d’Anglophones » : d’une part des Camerounais, d’autre part des Nigérians possédant des cartes d’identités camerounaises, bénéficiant de la citoyenneté camerounaise, mais détestant et méprisant profondément le Cameroun, au point où ils n’hésitent guère un seul instant à en brûler le drapeau, celui-ci ne revêtant aucune signification pour eux.

Ces derniers, naturellement, sont les grands vecteurs du sécessionnisme. Ils n’ont rien à voir avec les histoires de réunification, ni d’Etat unitaire. Cela ne les concerne nullement. Ça ne fait pas partie de leur histoire. Aussi, à défaut de retourner vivre au Nigéria, leur « motherland », ils ont décidé de créer un Etat indépendant, à eux seuls, en amputant le territoire camerounais, mais pro-Nigéria. C’est ce à quoi ils s’attellent en ce moment par la voie armée.

 

Le déclenchement du conflit armé et enfin la clarification salutaire

Cependant, par bonheur, la guerre déclenchée par ces « Anglophones Nigérians», est venue merveilleusement clarifier les choses. On constate en effet que, pendant que ceux-ci se réfugient, tout naturellement, dans leur pays d’origine qu’ils n’ont du reste jamais mentalement quitté, voire même physiquement puisqu’ils ont gardé de solides attaches avec leurs villages d’origines là-bas, les « Anglophones Camerounais », quant à eux, se réfugient tout naturellement dans les autres régions du Cameroun. C’est le phénomène bien connu d’une femme quittant son mariage, elle retourne dans sa famille. Ici, les deux types d’« Anglophones » retournent chacun dans sa famille, les uns dans d’autres régions du pays, les autres au Nigéria. Chacun chez soi, selon ses origines.

Bien plus grave, les « Anglophones nigérians », accueillis amicalement jadis en réfugiés de guerre dans notre pays, ont fini par dominer économiquement ceux qu’ils ont trouvé sur place, à savoir les « Anglophones Camerounais ». Ils contrôlent actuellement, pratiquement la totalité du commerce dans la région du Sud-ouest,  et ne sont non plus en reste dans celle du Nord-ouest.

 

Des refugiés envahisseurs qui réclament désormais l’indépendance

Nous nous retrouvons ainsi face à une situation classique qui s’est répétée tout au long de l’histoire de L’humanité, d’une population qui vient envahir une autre, se met à la dominer, l’anéantit, puis finalement se met à réclamer en ses lieu et place, l’indépendance sur son sol. C’est ce que les Boers ont fait en Afrique du Sud.

C’est ce que les Espagnols ont fait dans toute l’Amérique Latine, excepté le Brésil où ce sont les Portugaisp plutôt qui ont anéanti les peuples qu’ils ont trouvés. C’est ce qu’ont fait des Européens, d’une manière générale, en Amérique du Nord. Ils ont envahi le territoire des Indiens, les ont exterminés sans pitié, ont déclenché une guerre d’indépendance en leur lieu et place contre l’Angleterre, et s’en sont séparés en créant un Etat nouveau et à eux seuls.

Actuellement, les Indiens, désormais qualifiés dédaigneusement « d’indigènes», sont parqués dans des réserves, tout comme les Sud-Africains noirs étaient discriminés par les lois de l’Apartheid. En clair, l’esprit sécessionniste de ces Biafrais au Nigéria, ils l’ont importé dans leur pays de refuge, le Cameroun. Qu’est-ce, dans ce contexte, qu’incendier une école construite par le pouvoir de Yaoundé, ou égorger un soldat envoyé par celui-ci ? Rien du tout. Ce sont pour eux des actes normaux dirigés contre des étrangers, des gêneurs, des personnes avec qui ils estiment n’avoir rien en commun, et qui contrecarrent tout simplement leurs projets.

Il faut les liquider sans état d’âme… ».

 

N.R.M  

 

Published in Tribune Libre






Sunday, 05 June 2022 11:01