L’actualité économique au Cameroun est polarisée depuis quelques jours par la récente ordonnance du Chef de l’Etat modifiant et complétant certaines dispositions de la loi N° 2020/018 du 17 décembre 2020 portant loi des finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2021. Au gré des réajustements conséquemment apportés par le collectif budgétaire, le texte autorise une augmentation du budget de l’exercice 2021, lequel passe de 4.865,2 milliards de Francs CFA à 5.235,2 milliards de Francs, soit une augmentation de plus 615,2 milliards de nos francs.
Selon les explications de Cyrill Alo'o Edou, Directeur général du budget au ministère des Finances (Minfi), plusieurs facteurs ont milité en faveur de l’augmentation de l’enveloppe budgétaire sous-tendue par l’Ordonnance signée le 7 juin 2021 par le Président de la République, Paul Biya. Il s'agit notamment de la hausse des prix des produits pétroliers sur le marché international, des variations non maîtrisées de la prévalence de la pandémie de Coronavirus, et surtout du refinancement des Eurobonds du Cameroun.
Produits pétroliers
L'un de ces facteurs le plus essentiel, est « la hausse non-anticipée des prix mondiaux des produits pétroliers, explique-t-il dans les colonnes du quotidien Cameroon Tribune. La loi des finances initiale a été élaborée sur la base d’un prix moyen du baril du pétrole projeté à 43,8 dollars américains et à ce jour, le prix moyen envisagé est de 58,5 dollars, il faut tenir compte de cet écart », évoque le Directeur général du budget.
Pour pouvoir s'en sortir dans ce contexte économique difficile, le pays a dû accroître ses prétentions grâce notamment à la hausse du prix du baril du pétrole, et croit savoir que cette bonne nouvelle va lui permettre de réaliser de bonnes affaires, mais aussi de pouvoir anticiper sur les grands chantiers auxquels il est confronté. Le cas de la pandémie de Coronavirus étant inéluctable. « Non seulement les vaccins sont disponibles, mais en plus de cela, les vagues répétitives de la maladie enregistrées de par le monde, mais aussi au Cameroun, montrent que le Covid-19 pourrait encore perdurer et impacter durement les populations si rien n’est fait », ajoute Cyrill Alo’o Edou. L’enveloppe allouée pour le Fonds de solidarité national pour la lutte contre le Coronavirus et ses répercussions économiques et sociales est ainsi revalorisée, passant de 180 milliards de francs CFA à 200 milliards de francs.
La marge de 615,2 milliards de FCFA ajustée sur le budget 2021 proviendra prioritairement des recettes générées par la vente du pétrole camerounais sur le marché international, apprend-on. « Les ressources qui soutiennent cette augmentation proviennent d’une part des revenus du secteur pétrolier en raison du relèvement du cours du baril de pétrole et de l’accroissement du volume des tirages sur emprunts des organismes privés extérieurs (Eurobonds). Les nouvelles ressources seront orientées essentiellement pour le financement de la vaccination ; le rachat d’une partie de l’Eurobond souscrit en 2015, le remboursement de la dette intérieure et le soutien des prix du carburant à la pompe », clarifie le directeur du Budget.
Innocent D H