« Le test constitue un avertissement solennel aux militaires bellicistes sud-coréens », a précisé KCNA. Kim Jong-Un a été satisfait du résultat de ce test, selon KCNA.
Il s'agissait du premier tir de missiles, depuis la rencontre le 30 juin entre le président américain Donald Trump et Kim Jong-un dans la zone démilitarisée (DMZ), qui sépare la Corée du Sud et la Corée du Nord. MM. Les deux présidents avaient alors décidé de la reprise des discussions entre Washington et Pyongyang, sur la dénucléarisation de la péninsule, qui étaient au point mort depuis plusieurs mois. Les pourparlers ne semblent pourtant être à l’ordre du jour.
Manœuvres américano-coréennes
Pyongyang a prévenu que l’organisation en août prochain des exercices militaires conjointement menés par les forces américaines et sud-coréennes, pourrait empêcher la reprise des négociations avec Washington sur le potentiel nucléaire de la Corée du Nord.
Dans ce contexte, l'agence de presse officielle nord-coréenne a rapporté que Kim Jong-un avait critiqué l'attitude de Séoul : « Les responsables sud-coréens ont un comportement très étrange de double jeu. Ils parlent de paix mais pourtant, ils mettent en service et ce en coulisses, des armes offensives ultramodernes, tout en effectuant des exercices militaires conjoints », a déclaré Kim Jong-un selon l'agence officielle.
Le principal responsable sud-coréen, sans doute une référence au président sud-coréen Moon Jae-in, ne doit pas faire l'erreur d'ignorer l'avertissement de Pyongyang», a prévenu Kim Jong-un, toujours selon KCNA.
L’on se souvient que c’est jeudi que l'état-major interarmées sud-coréen a annoncé que deux missiles avaient été tirés peu après l'aube depuis Wonsan, sur la côte orientale de la Corée du Nord. L'un a parcouru 430 kilomètres avant de s'abîmer en mer, l'autre, qui semblait être «un nouveau type de missile», a parcouru 690 kilomètres.
Ce n’est pas le premier essai auquel se livrent les dirigeants de Pyongyang depuis le début de cette année
Au mois d’Avril dernier, Kim Jong-un avait supervisé le test d’une nouvelle arme tactique, sans préciser s’il s’agissait d’un missile ou d’une autre catégorie d’armement. Selon des propos rapportés par KCNA, le Président Nord Coréen avait alors déclaré que la « finalisation du développement de ce système d’armement constitue un événement de très grande importance, pour les capacités de combat ».
Nicole Ricci Minyem
Trump a fait la Une des chaînes de télévision dimanche, des chaînes qui l'ont présenté comme le premier président américain en exercice à fouler le sol nord-coréen, à l’occasion d’une rencontre avec le leader du régime reclus Kim Jong Un proposée la veille sur Twitter. "Un honneur", a déclaré Donald Trump, pendant que Pyongyang de son côté, se félicite d’une rencontre "extraordinaire".
Le locataire de la Maison Blanche a fait l'annonce selon laquelle les deux dirigeants s’étaient mis d’accord pour une reprise des négociations sur la dénucléarisation, après leur interruption à la suite de l’échec du sommet d’Hanoï tenu en février dernier. La reprise des pourparlers devrait avoir lieu "probablement au milieu du mois" de juillet, selon les déclarations à des journalistes du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo.
Les responsables américains expliquent vouloir se préparer davantage avec des arguments solides avant un nouveau sommet, en dépit du champ d’action limité des négociateurs nord-coréens à propos du programme nucléaire chéri par Kim Jong Un.
Dans la presse américaine, en l'occurrence Le New York Times, sans révéler sur quelles sources il s’appuyait, a affirmé lundi que le gouvernement américain travaillait depuis plusieurs semaines sur l’idée d’un "gel" du programme nucléaire nord-coréen et non pas d’un démantèlement, qui laisserait Pyongyang en possession des armes qu’il possède déjà à son actif. Un processus qui permettrait finalement à reconnaître "tacitement la Corée du Nord en tant que puissance nucléaire", a écrit le quotidien américain.
Mais sans aucun doute un accord d'une telle nature entrerait en pure contradiction avec la position officielle des Etats-Unis, qui, on le sait réclament une dénucléarisation totale, définitive et vérifiée de la Corée du Nord, comme le répète régulièrement le chef de la diplomatie Mike Pompeo.
La Maison Blanche, par la voix de son conseiller à la sécurité nationale John Bolton, a vivement démenti, affirmant ne jamais avoir entendu parler d’un tel projet. "Il s’agit d’une tentative condamnable visant à mettre le président en difficulté", a affirmé John Bolton.
Innocent D H