Les vice-championnes d’Afrique vont y disputer un tournoi amical regroupant quatre nations. Outre le pays hôte, la Chine, on devrait retrouver la Russie, la Croatie. Et c’est justement avec les Croates qu’elles entament cette phase de préparation ce jeudi.
Les filles d’Alain Djeumfa sont arrivées dans l’empire du Milieu dimanche dernier en provenance de Yaoundé alors que les joueuses évoluant en Europe rejoignent progressivement le groupe. La veille de leur départ pour la Chine, la sélection nationale féminine avait disputé un match amical contre la Fondation Tafi, soldé sur un score de parité (2-2).
C’est également vendredi dernier, 29 mars, que l’entraîneur principal a publié la liste des filles devant honorer le rendez-vous chinois. Dans le groupe, on retrouve 12 professionnelles. « Avec l’arrivée des professionnelles, on devrait avoir une bonne équipe et pouvoir affronter la Croatie et nous qualifier pour la finale », a fait savoir Alain Djeumfa, le sélectionneur national des Lionnes indomptables.
La participation à ce tournoi permettra donc à l’entraîneur national d’évaluer les performances de ses joueuses. Au départ de Yaoundé, Alain Djeumfa était satisfait de ce troisième stage, qui a été ponctué par un autre match amical sanctionné par une victoire 4 0 face à Social Academy.
« Les filles ont surtout travaillé sur le plan athlétique. On les a vues déterminées. Elles ont beaucoup donné contre les garçons. Nous ne pouvons qu’être satisfaits au terme de ces deux matches amicaux compte tenu de ce qu’elles ont montré sur le plan tactique », déclarait Alain Djeumfa.
Nommé à la tête de l’encadrement technique des Lionnes Indomptables en janvier dernier en remplacement de Joseph Ndoko, Alain Djeumfa a promis de faire mieux qu’en 2015. « Nous commençons le travail immédiatement. Nous devons nous préparer de manière optimale avant la compétition. Nous voulons faire mieux qu’en 2015, nous avons les qualités pour le faire », avait-il confié à la BBC.
La Coupe du monde de football féminin 2019 se déroule en France du 07 juin au 07 juillet. La Cameroun est logé dans le groupe E avec le Canada, la nouvelle Zélande Et les Pays-Bas. Les Lionnes Indomptables rentrent dans l’arène le 10 juin face au Canada au stade de la Mosson à Montpellier.
Liliane N.
La Chine ne fera plus cavalier seul pour l’exploration lunaire. Lors de la prochaine décennie, l'aventure spatiale de la Chine vers la lune s'écrira avec la France. Paris et Pékin ont convenu de collaborer pour une future mission lunaire. Le lancement est prévu à l'horizon 2023-2024 mais l'accord a été signé mardi 26 mars à l'Elysée en marge de la visite du président Xi Jinping.
15 kilos de matériel scientifique français seront envoyés dans l’espace, l'objectif étant de recueillir des échantillons de minerai lunaire. Grâce à cette coopération, la France va faire de la science sur la Lune, et ça, c'est une première.
« C’est historique parce que nous ne sommes jamais allés sur la Lune, et c’est intéressant parce que c’est ce que j’appelle notre stratégie de niche, c’est-à-dire que nous fournissons des instruments dont le coût est relativement peu élevé sur des missions qui coûtent beaucoup plus cher, que nous n’avons pas les moyens de financer. La France a une vraie compétence en matière d’exploration planétaire, c’est pour cela que nous sommes avec les Américains sur mars et demain avec les Chinois sur la Lune », explique Jean-Yves Le Gall, le président du Centre national d'études spatiales (Cnes) qui est ravi de ce rapprochement franco-chinois.
Concrètement, l’Administration spatiale chinoise (CNSA) accueillera à bord de la mission Chang’e-6 des expériences françaises. Pour l’Empire du Milieu, il s’agira alors de recueillir des échantillons lunaires, qui est la prochaine phase de son programme : les précédentes missions consistaient à placer des sondes en orbite et faire atterrir des astromobiles de chaque côté du satellite.
Il s’agit donc d’une sorte de contrat « gagnant-gagnant » avec les Chinois. D'autant que la coopération ne s'arrête pas là. L'envoi d'un spationaute français sur une mission chinoise serait en discussion. « Thomas Pesquet, pour l’instant, va voler si tout va bien sur la station spatiale internationale à la fin de l’année prochaine, et ensuite on verra, mais je pense que plus nous augmentons notre coopération avec la Chine, plus les chances d’un jour faire voler un spationaute français sur la station chinoise peuvent se concrétiser ». Tempère Jean-Yves Le Gall.
Avec cet accord la France devient le pays du monde ayant le plus de coopérations spatiales avec la Chine, puisque les deux pays coopèrent déjà avec le satellite commun d’océanographie CFOSAT (Chinese-French Oceanic SATellite), lancé en octobre 2018. Les deux agences ont aussi sur les rails le laboratoire spatial SVOM (Space Variable Objects Monitor) consacré aux sursauts gammas, prévu pour 2021. Enfin, du côté de la médecine spatiale, les deux nations collaborent sur Cardiospace 2.
Danielle Ngono Efondo
De l’avis de certains, les pays africains, en quittant le giron occidental pour celui chinois, fuient une colonisation pour s’engouffrer dans une autre plus pernicieuse. Qu’en est-il ? Sputnicknews à ce propos, en a discuter avec un économiste chinois et pas des moindres.
Le financement de l'infrastructure signifie toujours des investissements à long terme, qui n'intéressent pas trop les investisseurs privés. Pourtant, une infrastructure développée crée des conditions pour une croissance économique accélérée, a indiqué à Sputnik Jiang Yuechun, directeur de l'Institut de l'économie mondiale et du développement auprès de l'Académie chinoise des problèmes internationaux contemporains.
C'est ainsi que l'interlocuteur de l'agence a commenté l'importance de l'Initiative chinoise route et ceinture pour les pays en développement, notamment pour l'Afrique.
« La construction de l'infrastructure demande évidemment des investissements, mais ce ne sont pas des investissements dans la consommation, mais dans le développement. […] Aussi, est-il parfaitement erroné de qualifier cette initiative chinoise de "piège de l'endettement" », a déclaré l'expert à propos des allégations de certains pays occidentaux qui accusent la Chine d'asservir économiquement l'Afrique.
Et de rappeler qu'auparavant les pays du G7 avaient opéré de la même façon.
« Le Japon, par exemple, a beaucoup investi à travers le monde. Bien des États ont des dettes, et nul n'en parle. Seulement, certains pays ont des opinions préconçues sur la Chine, ce qui s'explique sans doute par des contradictions d'ordre idéologique », a estimé le Chinois.
L'Éthiopie figure notamment parmi les plus gros bénéficiaires des investissements chinois. En 20 ans, elle a reçu de la Chine plus de 12 milliards de dollars d'investissements. Certains pays occidentaux, dont les États-Unis, affirment qu'à la différence des prêts octroyés par les institutions internationales du développement, telles que la Banque mondiale, les investissements chinois ne sont octroyés qu'à des conditions de marché.
Néanmoins, cité par le South China Morning Post, Toga Chanaka, ambassadeur d'Éthiopie en Chine, l'a démenti formellement, disant que son pays recevait des prêts chinois à différentes conditions, y compris gratuits.
Les spécialistes ont calculé que la réalisation de tous les projets dans le cadre de l'Initiative route et ceinture (BRI) permettrait de réduire de 3% le montant des frais de commerce dans le monde.
Selon les analystes, l'Initiative route et ceinture (BRI) pourrait accroître l'influence politique et économique de la Chine en connectant et en facilitant tous les types de commerce, y compris le commerce numérique, entre la Chine et des pays d'Europe, d'Afrique, du Proche-Orient et d'Asie. Plus de 60 pays y ont déjà adhéré.
Afin d’exploiter dans une optique durable le bambou, le Groupe de recherche et d’échanges technologiques (Gret) a proposé un projet permettant de diversifier et d’accroître les revenus des populations locales, même les plus pauvres, dans les zones éloignées, tout en préservant les ressources naturelles et en renforçant les fonctions forestières.
Une expérience qui a été faite en Chine et que le Cameroun, en partenariat avec les experts, entend implémenter auprès des acteurs qui ont investi dans la filière du bambou, notamment les producteurs (individuels ou des groupements dont la création est appuyée), de pré-transformateurs et transformateurs (appui à la création d’ateliers sur les lieux de production).
Pour la réalisation de ce projet, les équipes du GRET proposent tout d’abord, de soutenir l’émergence et le développement de petits ateliers de transformation de bambou, avec créations d’emplois au plus proche des lieux de production et création de valeur ajoutée sur les villages.
Il était aussi prévu de mettre en place des relations commerciales, de créer des réseaux de microstructures locales, de former ces microstructures à la transformation du bambou et de les sensibiliser au respect de l’environnement.
La combinaison entre deux approches territoriale et commerciale, organisées autour d’éléments tels que la gestion des terres, la gestion forestière, les plantations, les affaires et le commerce, et la création, dans le cadre de la « Provincial Bambou Strategy 2011-2015 », d’un environnement favorable avec une approche multi partenariale, participative et inclusive, ont permis d’assurer la pertinence du projet.
Les résultats
Pour les membres du Gret, ce projet, dont la pertinence a perduré au-delà de la période d’investissement initiale et dont les principaux résultats ont largement dépassé les objectifs initiaux, dans d’autres pays, doit sa pérennité au regroupement durable des villageois au sein de « comités de village du bambou » (axés sur la gestion forestière) et de « groupements de producteurs » (axés sur la commercialisation des produits du bambou).
Toutefois, la manifestation la plus visible de la pérennité de ce projet a consisté en l’établissement, fin 2017, de la Bamboo Non-Timber Forest Products Development Association (BNDA), qui vise à devenir une plateforme pour la mise en œuvre d’une stratégie internationale du bambou.
Les actions entreprises grâce au soutien du GRET depuis 2011 ont produit des résultats extrêmement positifs en termes de gestion des forêts et des plantations de bambou, de création de débouchés commerciaux, d’augmentation des revenus pour les communautés villageoises, et de structuration de forums de dialogue entre les acteurs, au niveau des villages, du district, de la province et bientôt au niveau national.
Nicole Ricci Minyem
Dans le domaine de l'éducation, en plus de la construction de deux écoles d'amitié et de l'Institut Confucius, chaque année la Chine octroie des bourses aux étudiants ainsi que des stages de formation aux fonctionnaires camerounais. Et, ce pays qui tend à devenir l’un des partenaires les plus importants du Cameroun, n’a pas dérogé à la règle cette année encore. Les filières d’étude concernées par ladite bourse sont : Le Génie Minier Robotique, l’Informatique, l’Electricité, les Energies Renouvelables, les Sciences de l’Environnement, les Réseaux et Télécommunications, l’Economie, la Médecine, le Commerce et la Distribution, le Commerce et la Distribution, le Management des Coopératives Agricoles, la Pêche Industrielle, le Commerce International.
Une coopération multiforme
Si la Chine n’est plus ce géant au pied d’argile sur le plan économique, elle reste encore devancée sur le plan culturel par les Etats-Unis et la France. Toutefois, elle comble ce retard grâce à l’appui stratégique que lui offre le Cameroun. En effet, de même que les territoires exotiques ont permis aux langues européennes de construire la notoriété qui est la leur aujourd’hui, la Chine cherche aussi à son tour, à recourir à ces tremplins pour illuminer le monde de la sienne. C’est donc là une manière de construire une puissance totale. Le Cameroun est ainsi un des laboratoires par excellence où l’on peut saisir la construction de cette superpuissance, qui pour l’être vraiment doit avoir plus d’une corde à son arc. En contrepartie, il sort du champ magnétique occidental en assumant la responsabilité de disposer de lui-même, par des calculs stratégiques compatibles avec ses intérêts. Les étudiants qui ont, jusqu’ici bénéficié de ces bourses d’études, participent à l’intégration de la Chine, dans ce pays.
Sur le plan culturel, le Cameroun constitue pour la Chine, un des fiefs les plus fertiles de l’enseignement du Mandarin dans le monde. L’institut Confucius du Cameroun créé en 2007 et ses centres certifiés, enregistrent plus de 10 000 apprenants. De l’affirmation même de l’Ambassadeur chinois au Cameroun à l’occasion de l’une réception offerte à la presse nationale, ce chiffre place le Cameroun comme le leader de l’apprentissage du Mandarin dans le monde.
Le Cameroun fait partie de ces pays qui offrent à la Chine, les occasions d’exposition de sa puissance financière qui ne cesse de se faire visible au fil du temps. Elle est aujourd’hui, le premier bailleur de fonds dans les projets structurants. Le Chef de l’Etat a affirmé que ce septennat est celui des grandes opportunités, dans le cadre de la réalisation des vastes chantiers, afin de réduire son déficit infrastructurel. Il s’est dès lors tourné vers la Chine, pour en faire un partenaire privilégié. Le pays dirigé par Xi Jinping, profite de cette opportunité pour renverser les certitudes hégémoniques.
Les deux pays ont établi les relations diplomatiques le 26 mars 1971. Depuis cette date, les deux pays entretiennent d'excellentes relations d'amitié et de coopération, au bénéfice des peuples camerounais et chinois.
Nicole Ricci Minyem