Les camerounaises ont réussi leur entrée à la 19e édition du Championnat d’Afrique des Nations de volleyball féminin qui se déroule en Egypte ce mardi 09 juillet 2019. Tenantes du titre, les pouliches de Jean René Akono se sont imposées face à la sélection botswanaise sur le score de 3 sets à 0 (25-12, 25-17, 25-10) au complexe Olympique 6 Octobre du Caire. Dynamique et combative, la sélection camerounaise a engrangé ses quatre premiers points de la compétition, important pour la suite de la compétition dans un groupe B qui loge l’Algérie et le Kenya, vice-champion d’Afrique.
Pour aborder ce premier duel, l’entraîneur national s’est appuyé sur un six entrant classique constitué de Raissa Nasser (Libéro), Amana Guigolo (Passeuse), Piata Emelda (Centrale), Crescence Moma (Pointue), la capitaine Christelle Nana (recep attaque) et Estelle Adiana (Recep-attaque). Un groupe qui a produit le résultat escompté.
Pour leur deuxième match du tournoi, elles affronteront l’Algérie ce mercredi 10 juillet 2019 au gymnase du 6 Octobre. Une équipe rajeunie, que le Cameroun doit conquérir pour se mettre à l’abri des surprises. « L’Algérie a entrepris une politique de rajeunissement. Donc, ce sont des jeunes joueuses qui participent à peu près à toutes les compétitions depuis deux ou trois ans. Je pense qu’elles ont beaucoup progressé. A la dernière Can chez nous, elles nous avaient pris un set. Donc, il faut vraiment se méfier parce que, ce sont des équipes qui n’ont rien à perdre. Nous devons être vigilants et présents à ce match pour imposer notre supériorité », a confié le sélectionneur national, Jean René Akono sur le site de la Fecavolley.
Après l’Algérie, les Lionnes iront à l’assaut du Kenya, le vice- champion d’Afrique. Le Cameroun avait battu cette équipe en finale de la Can 2017 à domicile. « C’est un adversaire de poids. Nous sommes aussi un adversaire de poids pour eux. Donc, ce ne sera facile pour personne. Au-delà du Kenya, nous devons prendre match après match. C’est une formule de championnat. Le Kenya sera notre dernier adversaire en match de poule. On a d’autres matchs beaucoup plus importants encore. Parce qu’il faudrait qu’on puisse arriver à la rencontre du Kenya en ayant remporté nos deux premiers matchs. Ce qui nous permettra d’être qualifiés pour les demi-finales. Ceci, quel que soit le résultat du match face au Kenya. Evidemment, le Kenya est une grosse équipe au niveau de l’Afrique. Mais quand on veut défendre son titre, on doit pouvoir gagner tout le monde », soutient l’entraîneur camerounais.
Marie MGUE
Concernant la liste des 20 joueuses convoquées, qu’est-ce qui a changé par rapport aux joueuses que vous avez souvent dans vos grandes batailles ?
Je voudrai d’abord dire un petit mot pour celles qui ont quitté l’équipe nationale, comme Theorine Christelle Aboa et Victorine Ngon. Je voudrai leurs rendre un vivant hommage pour tout ce qu’elles ont fait pour le Cameroun. Elles ont été des actrices principales de nos victoires passées. Ce n’est pas toujours facile ou évident d’arrêter, ou de ne plus faire partie de la liste. Je ne garde qu’un très bon souvenir, sincèrement, pour toutes ces années, pour la collaboration que nous avons eu.
Pour ce qui est des non-nouveaux de la liste, je sais exactement, que vous voulez que je parle de Sherilyne et de Victoire, Blandaï qui est au Cameroun, ou bien la petite Olomo. Victoire Nama est une fille que je suis depuis maintenant plusieurs années, parce que nous évoluons dans le même championnat. Je n’ai pas arrêté de lui dire de venir avec nous, et c’est dernièrement, qu’elle a décidé de donner l’accord pour pouvoir jouer avec l’équipe du Cameroun, ce qui est tout à fait normal. Elle faisait partie des listes France 2024, et dernièrement, elle a compris que peut-être, elle n’était plus trop dans les petits papiers des sélectionneurs, et c’est ça aussi qui l’a motivé à venir chez nous. Il faut être honnête, pour ces filles-là qui sont nées ici (Europe Ndr), qui ont aussi la nationalité du Cameroun, c’est un grand honneur de pouvoir jouer d’abord avec la France qui les a formés et où elles ont grandi. Donc ça se comprend.
Et Sherilyne alors…
Pour Sherilyne, je l’entraîne depuis plusieurs années, la saison dernière encore je l’entraînais, elle a toujours émis le souhait de jouer avec le Cameroun. Son papa m’avait confié que sa maman est du Cameroun, sa grand-mère vient de Bamenda. Le regret de son père, c’était de n’avoir pas connu le Cameroun. Donc, quelque part, elle réalise le vœu de son père. Je n’ai pas donné suite durant toutes ses années, parce que, comme elle joue chez moi, je ne voulais pas qu’on croit qu’on l’accepte chez nous parce qu’elle joue dans mon club et surtout aussi dû au fait de ses dernières performances. Elle est dans un club qui joue la montée cette année et où elle a un gros volume de travail par rapport à chez nous où on avait un volume de travail moindre et des ambitions peu élevées. Donc, c’est tous ces résultats qui ont motivé sa convocation, et aussi le fait que je souhaite qu’on puisse avoir un gros volume de joueuses qui vont amener la concurrence au niveau de l’équipe du Cameroun.
On note également le retour de la meilleure libero d’Afrique, qui pour des raisons professionnelles n’a pas participé au dernier championnat du monde, Raïssa Nasser…
Compte tenu de son cursus scolaire, elle avait des stages à faire. C’est avec un grand plaisir qu’elle revienne. C’est quand-même la meilleure libero d’Afrique, et j’espère surtout qu’elle vienne pour défendre son titre. Ce qui sera bénéfique pour nous, comme toutes les autres qui ont eu des titres individuels la dernière fois. Donc, le discours que je vais tenir, c’est les encourager à défendre ces titres-là. Si elles sont à fond pour défendre leur titre, leur apport ne sera que bénéfique pour l’équipe.
Vous avez un programme de préparation très chargé, avec deux rencontres avec l’équipe de France. Que peut-on savoir à ce sujet ?
Nous avons notre premier regroupement, le 12 mai prochain, deux jours après la fin du championnat français à Bourgoin Jailleu (France Ndr) où nous allons faire trois jours de préparation avant de prendre la direction de la Pologne où nous avons la chance d’assister à un tournoi international du 16 au 18 mai. Nous revenons de la Pologne le 20 mai pour la France, où l’équipe de France féminine sera en stage. Nous jouerons contre cette équipe, le 20 et 21 mai. Après ces rencontres, nous allons rester en France pour continuer notre préparation en vue des qualifications pour les Jeux africains, le 31 mai, le 1er et 2 juin à Yaoundé. Après ce tournoi, nous allons revenir en France, où nous allons nous préparer du 5 au 23 juin, date à laquelle nous allons aller finir notre préparation en Slovénie et c’est de là, que nous partirons pour l’Egypte pour la Can 2019. Nous n’avons pas pu partir cette année en Italie, où nous partons tous les ans parce qu’on n’a pas pu avoir les matchs amicaux à cette période de juin, pourtant c’est ce que nous recherchons le plus. C’est pour cette raison que nous avons changé notre destination pour la Slovénie. J’espère que nous aurions, comme par le passé, les moyens à notre disposition pour mieux nous préparer et pour pouvoir défendre honorablement notre titre.
La Coupe du monde est-elle déjà en vue ?
Pour ce qui est de la Coupe du monde, on a eu le bonheur grâce à tous le travail qui a été fait par la Fecavolley, le gouvernement et les joueuses, d’être directement qualifié pour la Coupe du monde. C’est très honorable pour le Cameroun, et on va défendre, comme on l’a toujours fait par le passé, les couleurs du Cameroun. J’espère que cette fois-ci, le tirage au sort sera un peu à notre faveur et qu’on parviendra à franchir le cap du deuxième tour qu’on a raté lors de la dernière édition face à l’Argentine.
Interview retranscrite par M.M.