Le Conseil des imams et des dignitaires du Cameroun indique qu’il s’agit d’une mesure provisoire.
La communauté musulmane du Cameroun souhaite aussi apporter sa pierre, dans la lutte que les autorités ont engagée pour barrer la voie à la pandémie du Coronavirus. C’est dans ce sens que le Conseil des imams et dignitaires musulmans du Cameroun (Cidimuc) s’est réuni dans le cadre d’un comité de crise. Et il en est sorti que les grandes prières en groupe doivent momentanément être suspendues. Le Cidimuc entend communiquer sur d’autres mesures qui seront recommandées pour lutter contre la pandémie du Covi-19.
Aussi le Cidimuc demande aux musulmans de suivre scrupuleusement les mesures d'urgence instruites par le gouvernement et rendu public hier mardi 17 mars 2020. Le Conseil des imans et des dignitaires du Cameroun exhorte par la même occasion, les imams et les prédicateurs de s'approprier desdites mesures et surtout d'en faire large sensibilisation.
Mesures de confinement au Coronavirus prises par le gouvernement camerounais
A titre de rappel, Joseph Dion Ngute le Premier Ministre a communiqué hier sur 13 mesures qui ont été prises pour lutter efficacement contre le Coronavirus. Parmi lesdites mesures, il y a la fermeture des frontières, des écoles, des universités et de tout lieu susceptible d’accueillir une centaine de personnes. Il y a également la mise en quarantaine de tous les voyageurs qui entrent au Cameroun. Cette mesure a commencé à être appliqué hier à l’aéroport de Douala. Le gouvernement a également demandé que les débits de boisson ferment leurs portes à partir de 18 heures.
Liliane N.
« Quels discours pour la paix et la lutte contre l'extrémisme religieux au Cameroun ? », c’est le thème qui va conduire jusqu’à samedi prochain, le séminaire de formation, organisé par le Conseil des imams et dignitaires musulmans du Cameroun (CIDIMUC). Le choix dudit thème se justifie par la situation ambiante. Les imams du Cameroun veulent aussi jouer leur partition. Opposés à toute forme de rejet et d'exclusion dans une société laïque, ils souhaitent promouvoir la tolérance, le vivre ensemble et la concorde nationale entre citoyens en dépit de leur appartenance religieuse.
« Nous espérons aiguiser en nos imams l'esprit d'une citoyenneté pleine. Nous espérons aussi avoir de vrais ambassadeurs et apôtres de la paix, du vivre ensemble, de l'unité et de la stabilité. Nos imams doivent, au sortir de cette rencontre, apprendre à détecter et à combattre tout discours ou message de rejet de l'autre, d'exclusion. Ils doivent se mettre au service de la promotion de la paix. Pour ce faire, il faut savoir quel type de message transmettre à la communauté des croyants. Car, les incompréhensions, sources de soulèvements, naissent essentiellement dans les mots et attitudes des uns vis-à-vis des autres. Il est donc souhaitable que nos imams soient sensibilisés sur ce genre de messages et qu'ils adoptent des attitudes responsables et conciliantes dans leurs missions d'éducation », déclare le Dr Moussa Oumarou, Coordonnateur général du CIDIMUC, dans les colonnes de Cameroon tribune, le quotidien gouvernemental.
Le séminaire de formation sera donc élargi aux femmes. Les imams et les prédicateurs qui y sont attendus, sont issus des dix régions du pays. Ledit séminaire permet également au CIDIMUC de continuer avec sa mission de formation des leaders musulmans, pour un Islam en harmonie avec les enjeux de préservation de la paix et de l'unité nationale.
« Le séminaire sur la paix et la lutte contre l'extrémisme religieux s'inscrit dans le cadre de nos missions de formation des imams et dignitaires musulmans. Il s'agit précisément d'outiller nos religieux afin qu'ils puissent efficacement jouer leur rôle d'encadrement spirituel et d'éducation de la masse. Les imams sont des autorités morales dont l'emprise sur les populations est avérée. En d'autres termes, ils sont des guides et leurs discours au quotidien influencent la vie en société. Il est donc question de veiller à ce que ces discours et messages soient en harmonie et en cohérence par rapport à l'éthique de vivre ensemble et de concorde nationale», ajoute le Dr Moussa Oumarou.
Liliane N.