D’après les informations recueillies par nos confrères de Investir au Cameroun, Joël Nana Kontchou, le directeur général d’Eneo, l’opérateur du secteur de l'électricité au Cameroun parle de l’aggravation des tensions de trésorerie au cours du premier semestre de l’année en cours : « Nous venons de terminer la moitié de l’année 2019 au cours de laquelle notre situation financière s’est fortement dégradée… ».
Une situation causée par l’amoncellement des crédits par des entreprises à capitaux publics et même de l’Etat qui peinent à payer leurs dettes. Les responsables de Eneo, dont le partenaire principal est l’investisseur britannique Actis avec 51 % de parts, se retrouvent à faire des dépenses qui sont incompatibles avec les ressources disponibles, des recouvrements en forte baisse…
Dans une politique de recouvrement de ces dettes, Joël Nana Kontchou et ses collaborateurs ont résolu de prendre des mesures fortes d’ici la fin du mois de Juillet : « Il est important de tout mettre en œuvre afin d’obliger nos débiteurs à restituer ce qu’ils lui doivent. Nous envisageons par exemple une réduction de puissance ou alors de coupures ciblées… ».
Comme illustration, nos confrères de Investir au Cameroun, ont pris le cas de la société Alucam dont la consommation en énergie électrique est de plus de 40%. Là bas, les responsables semblent ne pouvoir se remettre du départ de Rio Tinto, un associé de premier choix et, les factures d’électricité s’accumulent.
Par ailleurs, le fournisseur d’énergie électrique au Cameroun pense instaurer un système de titres. Joël Nana Kontchou espère ainsi que grâce aux négociations, il sera plus aisé de mobiliser les financements auprès des banques et autres établissements financiers. Ce qui va conduire au renflouement de la trésorerie de l’entreprise de production et de distribution de l’électricité.
D’autres mesures sont envisagées, même si en interne, leur fiabilité semble être remise en question. L’un des investisseurs, selon une source interne, propose de s’intégrer dans le capital de l’entreprise ce qui aurait comme conséquence immédiate, le départ d’Actis : « Au moment de la prorogation de la concession, il avait été conseillé à l’État, qui redoutait déjà le départ d’Actis, qu’il soit introduit une clause prescrivant un délai avant lequel Actis ne pouvait pas partir. Vous n’imaginez quand même pas que l’État a pu fixer ce délai à seulement un an».
Il s’agit encore d’une information officieuse. Toutefois, il est possible d’assister dans es plus brefs délais, à une réduction de 10 % de toutes les dépenses jugées non essentielles, à la conception d’une liste de projets à différer pour le prochain exercice budgétaire, au rationnement de l’approvisionnement des centrales thermiques en carburant.
Nicole Ricci Minyem