L’inquiétude causée par la perte de la solidarité au sein des familles, ainsi que la mise en place d’une société de plus en plus individualiste ont marqué le sceau de la célébration de la 28ème édition de la journée internationale de la personne âgée.
Pendant une semaine entière, les activités ont été organisées afin de magnifier la personne du troisième âge et lui accorder de nouveau la place qui était la sienne il y’a peu de temps. Elle était alors considérée comme une bibliothèque, un baobab, dépositaire des us et coutumes des sociétés africaines. Malheureusement, leur aura s’est effrité en mesure que le temps a passé.
Les générations “intermédiaires” se souviennent avec nostalgie, de l’époque où petits enfants, ils allaient prendre place aux pieds de leurs grands parents, assoiffés, en quête d’un savoir qui ne pouvait se transmettre qu’au travers des contes. Dès images qui de temps à autre, reviennent à l’esprit et suscite un sourire.
L’on regrette les moments pendant lesquels la grand mère transmettait à sa petite fille, l’art culinaire, qu’elle avait hérité de ses ancêtres. Au même moment, le grand père enseignait au petit garçon, comment tendre les pièges et au delà de tout, les qualités qui peuvent faire de lui, un homme responsable. Et tout se faisait en dialecte et en langue locale.
L’on se souvient que c’est lors d’une célébration comme celle qui a connu son apothéose le 1 octobre dernier, sur la cour principale de la communauté urbaine de Yaoundé, que l’on avait évoqué l’idée de la création du concept “ Village Renaissance”. Un espace d’échanges intergénérationnels dont l’objectif était de permettre aux personnes âgées de transmettre aux jeunes générations des valeurs, des repères qui auraient pu les outiller dans leur quête d’un développement à visage humain de notre société.
Il s’agissait d’une plateforme qui avaient par ailleurs pour objectif d’amener les personnes âgées à mettre sur la table, les maux dont elles sont victimes lorsqu’elles ne sont plus actives
Les Problèmes rencontrés par les personnes âgées
La prise en charge des personnes du troisième âge est devenue individuelle et, ou collective dans les pays en voie de développement. Elle cause même plus de problèmes lorsque la vieillesse est accompagnée d’un handicap.
Dès lors, on les considère comme des sorciers, des petits vieux séniles, qui gênent et empêchent à leurs proches parents de s’épanouir, d’évoluer. Les échecs à l’école, dans le domaine matrimonial, dans la quête d’un emploi leurs sont attribués.
Certaines familles cherchent des voies et moyens de s’en débarrasser, sans toujours y mettre la forme. Pour se défaire du “paquet encombrant”, l’on prend pour prétexte les changements du mode de vie, ou alors la crise économique.
C’est ainsi qu’on les retrouve abandonnés dans des villages, sans personne pour en prendre soin. D’autres sont mis dans des centres de gériatrie où les soins de santé ne sont pas les plus professionnels. Ils se sentent lésés et se laissent mourir.
Pour ceux qui ont été employés à la fonction publique, nombreux sont ceux qui refusent de prendre leur retraite. Notamment, lorsqu’ils n’ont pas eu les moyens de la préparer. Ils repoussent le plus longtemps possible, le moment fatidique où ils vont se retrouver oisifs et engager une autre bataille afin d’entrer dans leurs droits.
Le thème retenu pour cette 28 ème édition” Célèbrer les champions, les Droits de l’Homme les plus âgés” a permis d’attirer l’attention des membres du gouvernement, ainsi que de tous ceux qui ont fait le déplacement de l’hôtel de ville de Yaoundé afin que tous se souviennent qu’il est important de reprendre en compte, les besoins spécifiques des personnes âgées : Santé, indépendance et dignité.