Le jeune camerounais Abdoulaye Thiam dit Calibri Calibro est depuis ce samedi sous les feux des projecteurs. Après son entretien au forceps avec le Chef de l’Etat français, l’activiste camerounais devient de plus en plus le porte-voix de cette jeunesse camerounaise et africaine qui brave chaque jours les dangers du désert en quête d’un eldorado en occident.
Le jeune camerounais a quitté son Moungo natal dans les années 2002 pour entamer un périple qui allait l’obliger à emprunter les voies périlleuses du désert et de la méditerranée pour rejoindre la France. Un parcours qui lui a donné de vivre des atrocités innommables.
« C’est ce parcours et particulièrement mon séjour en Lybie qui ont donné un sens à ma vie ». Celui qui est accusé aujourd’hui d’être un sénégalais est un véritable défenseur des droits de l’homme et de la condition des africains en générale et des camerounais en particulier sur le continent européen.
« Ce que j’ai vu en Lybie, je ne peux même pas le souhaiter à mon pire ennemi, encore moins à Mr BIYA. En Lybie j’ai enterré de mes propres mains de nombreux africains. J’ai arrêté le décompte des camerounais que j’inhumais quand on était au nombre 100. (…) Si tous ces jeunes fuient leur pays le Cameroun, c’est justement parce qu’ils n’y croient plus. Ils choisissent de se sacrifier dans le désert et ils sont nombreux qui meurent parce qu’ils se disent que la mort est préférable au fait de vivre su Cameroun. »
Des évènements qui traduisent le mal vivre profond et la misère extrême des jeunes dans ce pays. Une description de scènes horribles qui sonnent comme un appel aux gouvernants de Yaoundé. Une invitation à une meilleure répartition des richesses nationales, des fruits la croissance économique.
Calibri Calibro certes sait que les jeunes ont une part de responsabilité dans leur prise en charge pour leur développement. Mais le gros du travail est au niveau de la gouvernance. Il faut aménager un système de gouvernance qui assure une saine égalité des chances à tous. Et un appareil judiciaire qui serve les intérêts de la justice et non de certaines personnalités détentrices du pouvoir central. Calibri Calibro a traversé le désert avec les moyens qu’il avait, mais aujourd’hui il s’est engagé même sans moyen financiers à faire en sorte qu’aucun autre camerounais ou africain ne soit obligé de prendre le désert pour espérer s’en sortir.
Stéphane NZESSEU