Aissa Doumara Ngatansou, la présidente de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF) a été récompensée en France pour ses actions en faveur des victimes de viols, violences et mariages forcés au Cameroun.
Le ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff), Marie Thérèse Abena Ondoa, reçoit ce mardi 26 mars 2019, Aissa Doumara Ngatansou, la lauréate du Prix Simone Veil. La présidente de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF) a reçu ce prix lors de la célébration de la 42e journée internationale des droits des femmes en France. Cette distinction dotée de 100 000 euros, a été créé par le chef de l'État français, Emmanuel Macron, en hommage à l'ancienne ministre Simone Veil, décédée en 2017, qui a défendu la loi de 1975 sur la légalisation de l'IVG en France.
Aissa Doumara Ngatansou, âgée de 47 ans, est mère de trois enfants. Elle est originaire de la région Extrême-Nord du Cameroun. En 1996, elle a cofondé une antenne de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF) dans la ville de Maroua. L’ALVF vient en aide aux survivantes et plaide auprès des décideurs et décideuses pour mettre fin aux mariages précoces et forcés, ainsi qu’aux autres formes de violence basée sur le genre. Grâce au soutien d’ONU Femmes, apporté dans le cadre du programme humanitaire financé par le Fonds central d’intervention d’urgence des Nations Unies et le gouvernement du Japon, l’ALVF a pu porter secours aux femmes et aux filles victimes de l’insurrection de Boko Haram dans la région et leur fournir des moyens de subsistance et un appui psychosocial.
Selon cette militante de la lutte contre les violences faites aux femmes, le mariage des enfants et le viol des jeunes filles restent des pratiques courantes dans la société camerounaise et l’insurrection de Boko Haram n’a fait qu’aggraver la situation. Elle est, dit-elle, la cause de déplacements massifs de populations dans la région, ainsi que de l’augmentation de la pauvreté et du taux d’abandon scolaire chez les jeunes filles. On assiste aussi à une recrudescence des viols et enlèvements de jeunes filles perpétrés par ce groupe terroriste. « Il faut que le gouvernement mette en place des mesures pour faire appliquer les lois qui existent déjà et permettent de punir les auteurs de la violence sexuelle », souhaite-t-elle.
Marie MGUE