Après deux précédents rendez-vous avérés infructueux, le Conseil d’administration de l’institution financière de Breton Woods a finalement décidé ce 04 mai 2020 de décaisser une enveloppe d’une valeur de 135 milliards de FCFA en faveur du Cameroun. Il s’agit, d’un prêt au titre de la facilité de financement rapide pour répondre aux besoins urgents dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.
Rappelons qu’avant la décision d’octroyer 135 milliards de FCFA au Cameroun par le FMI, le dossier du pays de Paul Biya a été renvoyé à deux reprises à savoir le 14 avril 2020, puis le 28 du même mois. Selon les interlocuteurs, les raisons des deux rendez-vous manqués sont divergents.
D’aucuns estiment que le pays n’était pas simplement prêt. Ils brandissent comme preuve, ce n’est que le 30 avril que le Premier Ministre, Joseph Dion Ngute a annoncé les premières mesures économiques en faveur des entreprises, de l’ordre de 114 milliards de FCFA, s’appuyant sur l’étude d’impact socio-économique du Covid-19.
Une source proche du dossier confie, « le problème principal ne réside pas dans le stock de la dette du pays, mais dans le service de celle-ci. Le FMI a des doutes sur la capacité du pays à le rembourser dans un contexte de chute des cours des matières premières, en dépit du fait que ce prêt est à taux zéro », apprend-on.
Cette source précise en outre que le Cameroun devait donner des assurances quant au relâchement du lest sur le dossier par ses partenaires, ceci sans pour autant faire le lien avec les annonces de l’ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou.
Atténuation des chocs du Covid-19 : Le FMI débloque 135 milliards de FCFA pour le Cameroun
Le diplomate français indiquait le 14 avril dernier au sortir de l’audience que lui a accordée le Chef de l’Etat, Paul Biya, le pays devra bénéficier d’un moratoire de 230 milliards de FCFA sur le remboursement de sa dette, dont 60 milliards de FCFA de la part de Paris, dans le cadre du G20. Dans ses dernières estimations, le FMI révélait que la dette publique du Cameroun devrait atteindre 45,2% du PIB durant l’exercice en cours, contre 40,9% en 2019, alors que la norme communautaire est de 70% du PIB.
Innocent D H