Le communiqué signé par le Secrétaire Général des services du Premier ministre – Chef du gouvernement rendu public ce 31 Mars.
« Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement Joseph Dion Ngute, a l’honneur de porter à la connaissance du public que le Président de la République, Son Excellence Paul Biya, a décidé de la création d’un Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le corona virus (COVID 19).
Le Chef de l’Etat a d’ores et déjà instruit d’abonder en urgence ledit Fonds à hauteur d’un milliard (1 000 000 000) de Francs CFA, pour le financement des opérations relevant de la stratégie de riposte contre la propagation de la pandémie du Corona virus au Cameroun ».
Cette décision du Président de la République arrive au moment où le Cameroun enregistre, selon les dernières statistiques données par le ministre de la Santé Publique, 14 nouveaux cas, ce qui fait un total de 223 personnes testées positif avec 06 décès et 10 guérisons.
Fonds spécial de solidarité nationale : une Affaire de tous et de chacun
Au regard des informations qui sont mises à disposition depuis quelques semaines, il est facile de se rendre compte que cette pandémie touche toutes les couches sociales et nul n’est à l’abri ; ce d’autant plus que nombreux sont – ils ces Camerounais pour ne citer que l’exemple de ce pays, qui refusent de se plier aux recommandations données par les instances indiquées afin de barrer la voie à la propagation de la pandémie.
Toutefois, il est à espérer qu’avec le dépôt de ce premier milliard, les vannes vont s’ouvrir afin d’accompagner la stratégie de riposte contre la propagation de la pandémie du Corona virus sur le triangle national.
Hommes d’affaires, fonctionnaires, élus de la Nation, travailleurs du secteur informel, membres du gouvernement, partis politiques, acteurs de la société civile, footballeurs, artistes … Tout le monde est invité à mettre la main dans la poche afin d’apporter un plus à ce qui a été fait par les autorités administratives jusqu’à ce jour mais aussi, que chacun à son niveau, décide de ne pas être la courroie de transmission de cette pandémie.
Lors des dernières opérations électorales, l’on a pu voir des gens cotiser avec de fortes sommes d’argent afin de soutenir les candidats de leurs choix. Quelquefois, les moyens de l’Etat ont été mis à contribution afin de convaincre les Camerounais vivant dans les coins les plus reculés afin qu’ils donnent leur voix à un tel ou à tel autre. Aucun effort n’a été ménagé et il est souhaitable de voir le même engouement, le même engagement au moment où on parle d’une crise sanitaire.
Chacun, pour rester sur cet exemple devrait se rassurer que « ses électeurs » sont dans des dispositions qui leurs permettent de faire face, en toute quiétude à cette pandémie.
Il serait également souhaitable que soit réduit à la plus simple expression, le train de vie de l’Etat, afin que ce qui est superflu soit mis à la disposition des populations qui sont incapables de supporter un confinement, même partiel.
Lutte contre le Coronavirus : Paul Biya créé un fonds de solidarité
Des inquiétudes
Les appréhensions des Camerounais sont focalisées au niveau de la gestion de ce Fonds spécial de solidarité nationale. Cela est parfaitement compréhensible, lorsqu’on sait que cette dernière est opaque, notamment pour ceux qui ont eu à faire acte de solidarité lorsqu’il s’agissait d’apporter sa contribution pour les soldats engagés dans le combat contre les terroristes de boko haram en 2016.
D’autres actions ont été entreprises au cours desquelles les Camerounais ont su montrer qu’ils étaient capables de donner le franc symbolique lorsqu’il s’agissait d’une cause nationale et pourtant, ils ont toujours eu l’impression que « leur argent » allait renflouer les comptes en banques de quelques individus.
Il serait dès lors souhaitable que pour le « Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le corona virus (COVID 19) », des informations soient données au quotidien et que ces dernières soient accompagnées par des actions visibles par tous parce que, cette pandémie ne choisit point ses victimes selon la classe sociale.
Nicole Ricci Minyem