Dans une lettre publiée par Boris Bertolt, un jeune camerounais dénonce les pratiques pas loin de dé tourments de fonds, dont les travailleurs du centre d’appel de Douala sont victimes.
Ce qui se passe à Douala est typique des pratiques qu’on retrouve dans l’essentiel des administrations camerounaises. L’Etat délègue des responsables pour recruter des jeunes camerounais pour les appuyer dans une campagne de riposte urgente contre une maladie qui gagne le monde. Ils définissent les conditions de travail suivant ce qu’a décidé la hiérarchie de l’administration. Ils disent les chiffres plus ou moins exactes de ce qui sera versé comme rémunération. Une fois le service démarré, ils peuvent décider de vous verser les premières semaines e rémunération sans soucis, mais une fois le service avancé et acquis, ils changent les termes du contrat de manière unilatérale. Et ils aiment bien dire « allez vous plaindre chez qui vous voulez ».
Le jeune qui se plaint ici dit avoir travaillé depuis le mois d’Avril et ce jusqu’au mois de juillet dernier. Il nous apprend que « L'accord de travail était que nous devions être payé à hauteur de 15.000 frs par jour, soit 105.000 frs par semaine puisque nous travaillions 7j/7, d’abord à la délégation régionale de la santé pour le littoral puis à l'hôpital de district de Nylon.
Le problème est que, après 1,2 et 3 semaine de travail, nous n'avions pas perçus de salaire, après réclamations et plaintes auprès de la hiérarchie, nous avons juste eu des promesses...la semaine qui suivait était celle qui coïncidait avec la visite du secrétaire à la santé Mr Halim Ayatou à l'hôpital de Deido, c'était prévu un jeudi. Mardi donc de la même semaine, la paie est arrivée mais au lieu de 3 semaines nous n'avons été payes que 2 semaines soit 210.000frs. Après cette paie, mes collègues et moi avons fait 7 semaines sans salaire...quand l'argent est finalement venu, nous n'avons été payés que 75.000 frs, les chefs nous disant que c'est le nouveau tarif et que l'argent des semaines passées ne serait plus reversé... »
Comme on peut le constater, les acteurs sur le terrain de la gestion de la crise à corona virus se comportaient comme si cette crise n’était pas réelle et qu’il fallait profiter pour se remplir les poches chacun à son niveau plutôt que de mettre les acteurs de premiers rangs dans des conditions de travail de nature à leur donner de venir effectivement au secours des populations. Quel peut bien être la qualité du service d’un travailleur qui sait que son supérieur lui extorque de l’argent ? Bonjour le manque de professionnalisme et l’assiduité.
Stéphane NZESSEU