La prison de Kondengui fait peur. Qui sait avec exactitude, le stade de l’évolution des contaminations au sein de la prison centrale de Kondengui. Au jour d’aujourd’hui différentes sources donnent des chiffres divergents sur le nombre de personnes qui sont contaminés à ce jour.
La commission nationale des droits de l’homme et des libertés du Cameroun et la commission des droits de l’homme du barreau du Cameroun sont aux abois. Ils décrient la mauvaise gestion de la crise par les responsables du pénitencier. En effet, alors que la sonnette d’alarme était tirée et que tout le pays était sur le pied de guerre contre le virus, à la prison principale de Kondengui, aucune mesure particulière n’avait été prise. Tant pour les visites des particuliers qui viennent rencontrer les leurs, que pour les prisonniers qui viennent des autres cellules de commissariat ou de gendarmeries pour la prison centrale. Aucune mesure de mise en quarantaine n’a été observée s’agissant de ces personnes. Et bonjour la catastrophe.
Le fruit de la négligence des geôliers de la prison de Kondengui, c’est 50 prisonniers contaminés. Ces 50 contaminés sont ceux répertoriés parmi la centaine qui a été libéré samedi dernier. Or au même moment, les gardiens de la prison de Kondengui laissent circuler une information qui dit qu’il y a eu un test au sein de la prison et que seul 13 bagnards seulement ont été testés positifs.
Un compte rendu qui est très loin de la réalité. Puisque si on constate plus de 50 cas sur une centaine libérée, c’est fort possible que le taux de contamination au sein de la prison soit déjà à 40% de contamination. Ce qui serait catastrophique quand on sait la précarité et l’insalubrité dans laquelle gît la prison, on peut s’attendre au pire dans les jours à venir. Rappelons que c’est la mort d’un prisonnier il y a quelques jours et l’émeute qui s’en est suivi qui a attiré l’attention des pouvoirs publics sur la situation des prisons et obligé le gouvernement à se plier au devoir de décongestion. Malheureusement, une décongestion qui ressemble à une montagne qui accouche d’une souris.
La situation au sein de la prison centrale et de la prison principale de Kondengui est préoccupante. Il faut de toute urgence d’autres mesures pour véritablement décongestionner les prisons, mais aussi de prendre en charge les populations carcérales qui ont commencé à faire la maladie. Au risque de vivre le pire.
Remises de peines : Les prisonniers de Kondengui se plaignent et crient à l’injustice
Stéphane NZESSEU