Deux semaines après le début des réquisitions de leurs espaces hôteliers, les patrons des espaces réquisitionnés sont en colère. Ils réclament au gouvernement la somme de 63 millions de fcfa. Les frais d’exploitation de leurs espaces et commodités par les mis en quarantaine depuis le début de l’opération de mise en quarantaine des passagers venant de l’étranger.
Nous sommes arrivés à la fin du mois de Mars et comme chaque mois, les établissements d’hébergement doivent mettre à jour leur comptabilité. C’est l’occasion de faire les états de paiement et dégager les salaires de ses employés, les paiements des fournisseurs et des partenaires, c’est aussi l’occasion des déclarations fiscales. Et il faut de l’argent pour faire toutes ces opérations de fin de mois. Or, ils continuent d’héberger les personnes mises en quarantaine par l’Etat. Et au même moment, ils ne bénéficient d’aucun accompagnement particulier de l’administration.
L’inquiétude des patrons est davantage prononcée à cause de la désinvolture qu’ils ont observée autour de la gestion de cette mise en quarantaine par l’administration. Un manque de sérieux qu’ils ont plusieurs fois décriés mais personnes pour les écouter.
En fait, ils ont fait savoir aux responsables qui pilotent cette opération que par exemple il n’était pas nécessaire de multiplier le nombre d’établissements qui devait prendre en charge ces mis en quarantaine. Il aurait été plus intéressant de réquisitionner un hôtel, dédommager les occupants précédents pour qu’ils libèrent les lieux, ou alors les reloger ailleurs et avoir tout l’établissement uniquement pour les mis en quarantaine. De sortes à pouvoir manager plus aisément les personnes concernées.
Par ailleurs, ça permet aux établissements d’avoir en interne une meilleure gestion de ces personnes avec toutes les contraintes que ça implique. Autre chose, c’est que les patrons des établissements hôteliers ne savent pas pour combien de temps finalement ils seront sollicités. Une chose est sûre, les dernières vagues des mis en quarantaine arrivent à la fin de leur séjour dans deux semaines, quand on ajoute les derniers camerounais rapatriés de plusieurs pays il y a quelques jours.
De son côté, l’Etat est sur plusieurs fronts. Ils n’arrivent pas encore à mobiliser les moyens financiers pour résoudre les différentes sollicitations financières. En attendant, le Chef de l’Etat vient de doter le Cameroun d’un fonds spécial qu’il vient de renflouer d’un montant d’un milliard de fcfa. Une somme que d’aucuns trouvent insuffisante au vu des défis qu’impliquent la prise en charge des malades du Coronavirus. Espérons tout simplement que les patrons des différents établissements rentrent dans leurs sous, pour le bien de tous.
Stéphane NZESSEU