Madame le ministre de la recherche scientifique et de l’innovation fait l’objet des attentions des camerounais depuis quelques jours. Contrairement à ce qu’on se serait attendu, Madeleine Tchuente est tournée en dérision par nombre de camerounais. Et pour cause, les anachronismes des positions qu’elle semble défendre corps et âme.
La Ministre Madeleine Tchuente est catégorique. Ce sont les chauves-souris qui sont à l’origine du Coronavirus. La ministre de la recherche scientifique et de l’innovation a fait plusieurs plateaux de télévisions ces derniers jours pour défendre mordicus sa position.
D’abord, elle était l’invité de Jean Bruno Tagne sur Naja Tv, ensuite Madeleine Tchuente était l’invitée de la prestigieuse émission Présidence Actu sur la CRTV. Et sur ces différents plateaux de télévisions, Madeleine Tchuente insiste « il ne faut pas que nous entrions en contact avec les chauves-souris ».
Sinon, la condition des citoyens camerounais serait pire que celle actuelle. Selon madame le ministre, il y aurait 500.000 chauves-souris au Cameroun.
Ce que les camerounais ne comprennent pas c’est cette insistance de la part de la patronne de la recherche scientifique au Cameroun, celle qui est la coordinatrice des activités des chercheurs camerounais, venir nous parler des origines d’une maladie alors que les débats autour de la question sont déjà au choix entre le vaccin et le traitement à la chloroquine. Quel retard ? C’est surprenant que celle qui devait être aux avant-garde de la stratégie de lutte contre ce virus soit plutôt à nous ramener dans une discussion purement inutile.
Suite aux pressions et aux rappels à l’ordre de ses collaborateurs, madame le ministre découvre le centre de l’Institut de Recherches Médicales et d’Etudes des Plantes Médicinales (IMPM). C’est alors qu’elle se rend compte qu’il existe des machines au Cameroun qui puisse fabriquer des comprimés et précisément les deux comprimés (hydroxy chloroquine et azythromicine) qui participent au traitement du coronavirus.
Au même moment, le ministre de la recherche scientifique du Cameroun comme si elle récitait des toutes faites, fait savoir devant Caméra que les chercheurs camerounais ont souvent remporté des prix à l’international. Or au même moment, il n’y a aucune annonce de travaux en cours pour trouver une solution camerounaise à la crise.
Pire encore, il a fallu attendre plus de deux semaines après le début de la crise sanitaire pour entendre la ministre de la recherche scientifique et de l’innovation apprenne aux camerounais que ses organes techniques sont capables de produire les tests pour accompagner le ministère de la santé.
Mais bon, tout ce mauvais spectacle montre très bien pourquoi il n’y a pas de recherche efficace au Cameroun.
Stéphane NZESSEU